Campagne de sensibilisation sur le recyclage à Goma

9 juil 2014

Campagne de sensibilisation sur le recyclage à Goma

Du recyclage du papier de la MONUSCO à la fabrication de briquettes biomasse pour foyers améliorés, le programme VNU a mené une opération de sensibilisation-action au recyclage et au reboisement à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement célébrée le 5 juin.

Cette opération, organisée en partenariat avec la Section Environnement de la MONUSCO et le Comité de Réhabilitation du Sinistré dans son Milieu (CRMS), avait pour but de sensibiliser le personnel de la MONUSCO et les communautés locale et déplacée du quartier de Bulengo – Lac Vert (Nord Kivu), aux problématiques environnementales. L’initiative a aussi visé à responsabiliser sur le rôle de chacun dans la protection et la préservation de l’environnement. La campagne, qui s’est déroulée pendant le mois de juin 2014, a pris la forme d’une activité d’éducation au recyclage et de captation de fonds au sein de la MONUSCO, d’une part, et, d’autre part, une activité de sensibilisation au rôle de l’arbre et à l’utilisation des foyers améliorés auprès de communautés locales.

‘’1kg de papier + 1 USD = un arbre !’’

Les opérations de maintien de la paix de la MONUSCO génèrent une grande quantité de déchets solides et liquides qui, s’ils ne sont pas traités convenablement, exercent une pression sur l’environnement, les ressources naturelles et les populations locales.

‘’Pour garantir un impact durable et positif des efforts de maintien de la paix, la MONUSCO est soucieuse d’alléger son empreinte écologique. Impliquer le personnel dans les initiatives vertes de la mission, comme le recyclage du papier, est essentiel si nous voulons atteindre des résultats tangibles. C’est pourquoi, en lançant l’opération ‘’Verdir MONUSCO : 1 kg de papier à recycler + 1 USD = 1 arbre’’, nous voulons sensibiliser et encourager le personnel à adopter des gestes respectueux de l’environnement, notamment concernant la consommation de papier,’’ explique Georgia Malinsky, VNU Chargée de l’Environnement.

C’est ainsi que les 5 et 6 juin 2014, le personnel de la MONUSCO a été invité à rapporter le papier à recycler et à faire une donation d’un dollar symbolique. Au cours de ces deux jours, ce ne sont pas moins de 78, 5 kg de papier et 500 USD qui ont été récoltés afin de soutenir la fabrication de briquettes et l’achat de pouces d’arbres à planter aux alentours du camp de déplacés de Bulengo. Par ailleurs, une exposition sur les sources d’énergie alternative a permis d’informer sur l’utilisation des briquettes pour foyers améliorés et l’impact sur les conditions de vie des bénéficiaires.

Cette opération a été menée en appui à un projet de la Section Environnement sur le recyclage de déchets en ressources durables. Suite à l’accord-cadre signé en mai dernier entre la MONUSCO et le CRMS, les déchets de papier de la mission sont collectés par l’association locale dans 28 sites de la mission à Goma et à Sake (Sud Kivu). Le papier récolté par le CRMS – qui bénéficie d’un financement du Programme Alimentaire Mondial dans le cadre d’un projet ‘’Travail pour vivres’’ – est ensuite transformé, par les communautés autochtones aux alentours des camps de déplacés, en briquettes biomasses servant de substitut au charbon de bois et utilisés pour la cuisson des aliments par les communautés locales et déplacées.

‘’Plantons des arbres pour un meilleur lendemain’’

C’est à Bulengo le 20 juin que s’est déroulé le second volet de l’opération qui s’est adressé aux communautés déplacées et locales vivant aux alentours du camp de déplacés. Pièce de théâtre participative sur les enjeux du reboisement, démonstration sur l’utilisation des briquettes biomasses pour foyers améliorés et plantation de 450 pouces d’arbres figuraient parmi les activités de la journée.

En plus de planter les arbres, les participants ont été encouragés à ne pas couper les arbres et à préserver l’environnement. ‘’Avant je ne comprenais pas le bien de l’arbre ! Maintenant que je comprends pourquoi je vais essayer de ne plus en couper. J’aime bien ce qui se fait. Nous, qui avons détruit la forêt, nous rebâtissons. Et je pense que nous devons véhiculer ce message à nos enfants pour qu’ils ne coupent pas les arbres,’’ explique Waboshi, déplacé.

De même, Bizuri, membre de la communauté locale, a salué l’initiative : ‘’C’est grâce à l’apport des volontaires que nous verrons ces arbres pousser. Mais il nous appartient désormais, à nous, d’entretenir ces arbres et nous devons nous engager volontairement à travailler pour notre environnement.’’

La recherche du bois est souvent une source de préoccupation majeure qui peut être la cause de conflits entre populations locales et déplacées. A Bulengo, l’arrivée de déplacés internes a créé une pression progressive sur l’environnement local qui a abouti à la quasi-disparition des forêts et l’appauvrissement du sol.

Les 450 arbres plantés, grévériats et arbres fruitiers, permettront, d’ici 3 ans, d’améliorer la qualité du sol, et par conséquent la qualité de vie de la communauté, grâce à la cueillette de fruits et à un meilleur rendement de la terre. Par ailleurs, l’utilisation des foyers améliorés et des briquettes par les communautés locales et déplacées en zones affectées par les conflits a une retombée triple dans l’amélioration des conditions de vie de ces populations: lutter contre la coupe abusive de bois et prévenir la déforestation autour du camp, diminuer l’exposition des femmes aux violences sexuelles faites lors de la recherche du bois, lutter contre la pauvreté en allégeant les dépenses des ménages.