CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 07 MARS 2012

7 mar 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 07 MARS 2012

Madnodje Mounoubai: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

- Activités des responsables de la MONUSCO
- Activités des composantes de la MONUSCO
- Situation militaire

Activités des responsables de la MONUSCO
La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l'ONU en République Démocratique du Congo, Leila Zerrougui a effectué une visite de quatre jours à l'Est du pays, notamment à Goma, chef-lieude la province du Nord Kivu,où elle est arrivéele 1er mars dernier.
Sa visite au Nord-Kivu rentre dans le cadre de l'évaluation de la situation sociale et sécuritaire après les élections de novembre dernier. Elle s'est essentiellement occupée des questions des violations des droits de l'homme, des violations sexuelles et la protection des civils, trois piliers fondamentaux au cœur du mandat de la MONUSCO.
Après Goma, Madame Zerrougui s'est rendue dans les territoires de Rutshuru, de Walikalé et de Masisi. Le choix de ces territoires se justifie par le fait que certaines de leurs localités sont le théâtre d'intenses affrontements entre les groupes armés concurrents tandis que d'autres ont été le centre de graves violations des droits de l'homme observées par les différentes missions d'inspections des unités de la MONUSCO.
Partout où elle est passée, la Représentante spéciale adjointe a échangé avec la population, les autorités locales, les militaires et les acteurs humanitaires.
Activités des composantes de la MONUSCO
Genre :
Demain, le 8 Mars marque la commémoration officielle da la Journée Internationale de la Femme en RDC, sous le thème « Investissons dans la femme rurale et la jeune fille pour un avenir meilleure».
Le Bureau Genre de la MONUSCO, le système des Nations Unies en partenariat avec le Ministère du Genre, de la Famille et de l'Enfant commémorent cette année la journée internationale des femmes à travers la Foire de l'Entreprenariat Féminin. Cette foire est ouverte depuis le 5 mars et continue jusqu'au 15 mars 2012 dans l'enceinte du Ministère du Genre, de la Famille et de l'Enfant.
Affaires civiles:
D'une façon générale, concernant les conflits inter-communautaires, la Section des Affaires civiles note une diminution du nombre de nouveaux cas durant la période du 11 au 29 février 2012. Par rapport aux deux mois précédents, seule la Province de l'Equateur a connu une augmentation du nombre de conflits : 6 au total, 1 lié aux élections et cinq autres aux questions de terre.
Au Nord Kivu, la section des Affaires civiles a organisé récemment, avec l'appui de certains de ses partenaires, un forum pour sensibiliser la jeunesse sur la cohabitation pacifique des communautés vivant dans le territoire de Nyamilima et Rutshuru dans la province du Nord-Kivu. Il s'agissait d'appuyer le dialogue et la communication entre les communautés Nande et Hutu. Le forum a été clôturé par la signature d'un Acte d'Engagement par les jeunes visant à promouvoir la paix et la réconciliation et à trouver des solutions durables au conflit.
Police MONUSCO :
La Police MONUSCO a poursuivi ses sessions de formation de longue durée des éléments de la Police Nationale Congolaise dans les Centres d'Instruction de Kasangulu/Bas-Congo et Kapalata/Kisangani. Les stages pratiques en Police de Proximité continuent à Bukavu, Matadi et Kananga.
UNICEF :
Une nouvelle très encourageante nous est parvenue hier de l'UNICEF et de l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS : la cible des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui consistait à réduire de moitié le pourcentage de la population n'ayant pas accès à l'eau potable a été atteinte bien avant l'échéance de 2015. Fin 2010, 89 % de la population mondiale, soit un peu plus de 6 milliards de personnes, avaient en effet accès à des sources améliorées d'eau potable. Premiers bénéficiaires de cette avancée, les enfants, qui, en ayant accès à une eau potable sont moins exposés aux maladies, notamment aux diarrhées.
En revanche, les progrès réalisés dans le domaine de l'assainissement sont encore insuffisants. Seuls 63 % des habitants de la planète ayant aujourd'hui accès à des services d'assainissement améliorés.
Je vous rappelle que l'Assemblée générale des Nations Unies a reconnu que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement était un droit fondamental.
UNMACC :
Lors de la conférence de presse de la semaine dernière, nous vous avions promis de revenir sur les actions de lutte antimines actuellement menées en RDC. Gabrielle Chaizy du Centre de Coordination des Nations Unies pour la Lutte Antimines (UNMACC) est parmi nous et je lui cède la parole sans plus tarder.
Suite aux périodes de conflits armés que le pays a traversées, on retrouve des mines antipersonnel et des restes explosifs de guerre dispersés à travers les 11 provinces du pays. La contamination par mines antipersonnel n'est néanmoins pas aussi importante que dans certains pays comme le Cambodge ou l'Afghanistan.
En ratifiant la Convention d'Ottawa en 2002, la RDC s'est engagée à éliminer la menace que représentent les mines antipersonnel. A cette fin, le Point Focal National de la Lutte Antimines au sein du Ministère de l'Intérieur est appuyé par le Centre de Coordination des Nations Unies pour la Lutte Antimines (UNMACC) qui est également une section de la MONUSCO.
Bien que ne faisant pas partie des obligations des états dans le cadre de la Convention d'Ottawa, la destruction des restes explosifs de guerre demeure une des priorités des acteurs de la lutte antimines. Toutefois, leur destruction totale prendra encore de très nombreuses années.
Au cours des 10 dernières années, l'UNMACC a détruit environ 3 400 mines et plus de 160 000 restes explosifs de guerre. Les équipes de démineurs sont déployées sur le territoire en fonction de l'identification des zones dangereuses ou soupçonnées dangereuses. 2 446 victimes d'accident de mines ou de restes explosifs de guerre on été enregistrées depuis 2002. Chaque année le nombre diminue, mais en 2011 il y a encore eu une vingtaine de victimes. C'est pour cela que l'UNMACC accorde une grande importance à la sensibilisation auprès des populations vivant dans des zones suspectées ou avérées dangereuses. Depuis 2002, presque 3 millions de personnes en RDC ont participé à des séances d'éducation aux risques.
Pour les victimes, l'UNMACC coordonne de projets de réhabilitation physique et de réinsertion socio-économique, souvent menés par des ONG nationales.
Parmi les difficultés rencontrées par les acteurs de la lutte antimines pour accomplir ce travail se trouvent le manque d'infrastructures, notamment les routes, et la diminution à l'échelle internationale des fonds alloués au secteur. Rien qu'en 2012, la RDC va perdre un ou deux opérateurs internationaux.
Si jamais une explosion pareille à celle de Brazzaville arrivait en RDC, quel serait notre rôle? Tout d'abord, l'UNMACC travaille depuis quelques temps déjà avec les autorités congolaises à la sécurisation des dépôts de munitions. Toutefois, en cas d'accident, l'UNMACC se mettrait à la disposition des autorités nationales pour nettoyer les restes explosifs de guerre qui seraient éparpillés dans la zone, organiser des séances d'éducation aux risques et pour coordonner l'assistance aux victimes avec l'ensemble des acteurs.
Je profite enfin de l'occasion qui m'est donnée aujourd'hui pour vous informer que, comme tous les ans, la journée mondiale de lutte antimines se tiendra le 4 avril. Cette année le thème de la journée sera l'adoption en RDC de la Convention Internationale relative au droit des Personnes Handicapées. SVP réservez déjà votre soirée pour cette occasion! Nous vous informerons dans les jours qui viennent des activités prévues à Kinshasa.
Situation militaire
A l'Equateur et au Kasaï Oriental, la situation reste marquée par de fortes tensions ethniques qui se traduisent par des affrontements, notamment au niveau dusecteur de Kondo Tshumbe en territoire de Lodja, district de Sankuru. Les Observateurs Militaires et les autres unités de la Force de la MONUSCO surveillentde près la situation sur le terrain, afin de pouvoir intervenir et éviter toute violence qui pourrait mettre en péril la sécurité des personnes et celle de leurs biens.
La situation sécuritaire est restée calme sur le reste de la partie occidentale de la République Démocratique du Congo (RDC).
Au Bas-Congo, le 28 février 2012 à Matadi, une unité de la MONUSCO, soutenue par les Observateurs Militaires de la Force de la MONUSCO, a procédé à la distribution d'eau potable au profit de l'hôpital général de Kinkanda, de la maternité de l'hôpital provincial,de l'hôpital Kiamvu, ainsi que des populations des quartiers riverains du stade Soyo.
A Kinshasa, le 4 mars 2012 entre 8h20 et 8h45, des bris de vitres ont été observés au bas des immeubles situés le long du fleuve Congo et sur le Boulevard du 30 Juin, du fait de l'onde de choc consécutif à plusieurs explosions survenues dans un dépôt de munitions à Brazzaville. Ces explosions ont suscité quelques mouvements de panique au sein de la population kinoise.
La situation sécuritaire en Province Orientale est demeurée imprévisible, suite aux activités de groupes armés observées à Gety, Ndango et Zitono.
Du 28 février au 2 mars 2012, dans le cadre de l'opération Athari-II, le bataillon marocain de la Force de la MONUSCO a mené, conjointement avec les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), d'intenses patrouilles motorisées dans les régions de Bangadi, Ngilima, Napopo, Kana et Kapele, en vue de sécuriser la zone, de dissuader toute activité des groupes armés, et de protéger les populations civiles.
En Ituri, dans le cadre des opérations Amani et Okapi-3, la Force de la MONUSCO a établi, le 28 février et le 1er mars 2012, deux (02) postes opérationnels à Ariwara et à Geti, à partir desquels des patrouilles motorisées intensives ont été menées, dans le but d'interdire les activités des groupes armés, et d'assurer la protection des populations civiles dans les régions de Mahagi et de Geti-Kagaba.
En outre, le vide sécuritaire provoqué par le redéploiement en cours des FARDC au Sud-Irumu, et le regroupement des miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) à Bukiringi en vue de leur reddition, constituent des sources de préoccupation sérieuses à la situation sécuritaire dans ce district.
Le 3 mars 2012, l'hôpital de niveau 1 de la Force de la MONUSCO de Mahagi a organisé la campagne médicale hebdomadaire au profit de quarante-cinq (45) patients. Ces patients ont bénéficié, de traitements appropriés, à titre gracieux.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée imprévisible et tendue la semaine dernière, suite à la recrudescence des combats entre les groupes armés, notamment les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et les Mayi-MayiForces de Défense Nationale (FDN), ainsi que ceux de la Force de Défense Congolaise (FDC), dans les régions situées autour de Kimua et de Brazza.
Le 29 février 2012, les combattants FDC appuyés par les habitants des villages Langira, Chumba et Chambucha, ont pillé et incendié soixante-quatre (64) huttes dans le village de Brazza et provoqué le déplacement de toute la population. Quarante (40) familles demeurent cachées dans la jungle environnante.
Le même jour, deux (02) éléments Mayi-Mayi Cheka-Nduma Défense du Congo (NDC) ont été tués à Mundjuli, au Nord de Mpofi, lors des affrontements avec les FDLR.
Le 2 mars 2012, huit (08) éléments Mayi-Mayi ''La Fontaine'' opérant dans la région de Bunyatenge, se sont rendus aux FARDC à Lubero.
Le 3 mars 2012, un (01) élément Mayi-Mayi Patriotes Résistants Congolais (PARECO) opérant à Alimbongo, s'est rendu à la Section DDRRR de la MONUSCO de Lubero.
Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée volatile pendant la période sous examen. Des extorsions et pillages sporadiques ont été perpétrés par les FDLR à Kalehe, Walungu, Fizi et Uvira. Cependant, l'opération conjointe « AMANI KAMILIFU » (La paix renforcée) lancée par la Force de la MONUSCO et les FARDC se poursuit. Des affrontements entre les FARDC et les FDLR ont eu lieu à Idunga, Lubemba, Mpese et Lawnda poussant de nombreux combattants FDLR à se rendre.
Toujours dans le cadre de l'opération conjointe « AMANI KAMILIFU » (La paix renforcée), les FARDC ont, entre le 26 février et le 5 mars 2012, attaqué les positions FDLR à Idunga, Lubemba, Lawnda, Mpese. Le bilan obtenu jusque-là se chiffre à vingt-huit (28) combattants FDLR tués et vingt deux (22) autres qui se sont rendus avec quatre cents seize (416) membres de leurs familles. Ils ont été tous pris en compte par la Section DDRRR de la MONUSCO.
Dans la nuit du 27 au 28 février 2012, pendant des accrochages à Mulungu, situé à 72 kilomètres au Sud-est de Shabunda, les FARDC ont tué quatre (04) éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki.
Le 28 février 2012, pendant une opération conduite dans le village de Batoba, les FARDC ont libéré un (01) civil kidnappé dans la nuit du 26 au 27 février 2012 par les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki et tué deux (02) insurgés.
A la même date, le poste opérationnel Pakistanais de Minembwe de la Force de la MONUSCO a offert une importante quantité de médicaments à l'hôpital général de Minembwe. Cette structure hospitalière souffrait depuis longtemps, d'une grave pénurieen produits pharmaceutiques. Cette contribution a été particulièrement appréciée par l'administration locale et les populations de Minembwe.
Le même jour, la Force de la MONUSCO a conduit une Mission aérienne conjointe de surveillance au-dessus de Burhini, Mwenga, Miki, Kangova et Chololo avec des agences des Nations Unies et des sections substantives de la MONUSCO dans le but de vérifier d'éventuels cas de déplacement de populations et de documenter les violations des Droits de l'Homme.
Le 29 février 2012, les FARDC ont arrêté un (01) combattant FDLR à Burhale, situé à 16 kilomètres au Sud de Walungu. Le bureau de la Section DDRRR de Bukavu ena été informé pour une prise en compte.
Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1.307 patrouilles armées, dont 497 nocturnes, et fourni 99 escortes, pendant que 310 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.