CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 11 JANVIER 2012

23 fév 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 11 JANVIER 2012

Touré Penangnini: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

- Activités des composantes de la MONUSCO
- Activités de l'Equipe-pays
- Situation militaire


Activités des composantes de la MONUSCO
Droits de l'Homme :
Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) se déclare préoccupé par les allégations d'incitation à la violence et à la haine qui auraient eu lieu ces dernières semaines, notamment dans les territoires de Dibelenge et de Kamonia, province de Kasaï occidental, et de Sakania, province du Katanga. Le BCNUDH dénonce ces conflits inter-communautaires, ainsi que les violences qui en découlent, qui ont déjà fait plusieurs blessés et engendré le déplacement de la population. Le BCNUDH demande aux autorités congolaises de condamner publiquement tout appel à la violence et à la haine et de traduire en justice les auteurs de tels discours.
Processus électoral :
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) poursuit la publication partielle des résultats des élections législatives du 28 novembre 2011. A ce jour, la CENI a compilé les résultats de 153 Centres locaux de Compilation des Résultats (CLCR) sur les 169 que compte le pays. Des 153 Centres, la CENI a publié les résultats de 107 CLCR. Les résultats sont en instance de vérification dans 46 Centres, et en cours de traitement dans 15 autres. Un CLCR n'a, à ce jour, produit aucun résultat.
La MONUSCO rappelle qu'afin de mieux planifier les futures opérations logistiques, elle a besoin que la CENI confirme la date fixée dans le calendrier électoral pour les prochaines élections provinciales.
Situation militaire
La situation sécuritaire à l'Ouest de la République Démocratique du Congo est demeurée calme, mais marquée à Kinshasa par le regain du banditisme armé et par les conflits ethniques dans les deux Kasaï.
Le 25 décembre 2011, le conflit foncier entre les tribus Bena Kalenda et Bakwa Katulayi qui a éclaté dans le village Lubunga de la localité de Lubi, territoire de Dimbelenge, au Kasaï Occidental, a occasionné la mort du Commandant en second de la Police Nationale Congolaise (PNC) de Dibelenge. Trois (03) autres policiers ont été grièvement blessés, cent quarante (140) maisons brûlées et environ six cents vingt (620) membres de cent dix-sept (117) familles se sont déplacés vers le village de Bena Mpita situé à 45 kilomètres du territoire de Kabeya Kamwanga dans le Kasaï Oriental.
Le 10 janvier 2012, la MONUSCO a dépêché conjointement avec les autorités provinciales une mission à Kabeya Kamwanga, dans le but d'évaluer la situation humanitaire des déplacés. La PNC a envisagé un déploiement d'éléments dans la région limitrophe des deux territoires afin d'empêcher l'expansion du conflit.
En Province Orientale, malgré quelques incidents mineurs commis par les groupes armés, la situation sécuritaire est demeurée stable et sous contrôle.
L'opération conjointe dénommée « Santa Claus » (Père Noël), lancée le 18 décembre 2011 par la Force de la MONUSCO et les FARDC dans les districts des Haut et Bas-Uélé, est arrivée à son terme le 2 janvier 2012. Le bilan peut être qualifié de positif car cette opération a permis d'empêcher l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ou toute autre force négative sévissant dans la province de commettre des exactions ou de mener des attaques à grande échelle contre les populations civiles pendant les périodes festives de Noël et du Nouvel an.
En Ituri, la situation sécuritaire a été marquée le 1er janvier 2012 par l'enlèvement, par deux (02) miliciens armés, d'une fille et du meurtre de son père, au village Tanga situé à 11 kilomètres au Sud-est du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO d'Aveba. Le bataillon Bangladais de la Force de la MONUSCO et les FARDC ont intensifié leurs patrouilles conjointes de contrôle de la zone dans le but de rassurer les populations civiles et d'interdire toute activité des miliciens dans la région.
Par ailleurs, l'opération unilatérale dénommée « Santa Claus Ituri », lancée par la Force de la MONUSCO le 20 décembre 2011 est arrivée à son terme le 2 janvier 2012. Elle a empêché toute liberté d'action aux miliciens dans le district, et assuré une protection optimale des populations civiles pendant la période festive de la fin de l'année 2011. Durant cette même période, les FARDC ont mené des actions intensives à l'Est de Kagaba, et dans les régions de Kabona et Zungulunka.
Le 7 janvier 2011, l'hôpital de niveau 1 de la Force de la MONUSCO de MahagI a conduit sa campagne médicale hebdomadaire, pendant laquelle environ quarante (40) personnes souffrant de pathologies diverses ont été gracieusement traitées.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée imprévisible. Des combats entre les miliciens de la Force de Défense Congolaise (FDC) et les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) ont été notés à Ngenge, Kangati et dans la région de Ntoto.
Le 31 décembre 2011, les éléments de l'Alliance des Forces Démocratiques-Armée Nationale de Libération d'Ouganda (ADF-NALU) ont tué par balle un civil dans la région de Mbau, située à 16 kilomètres au Nord de Boiken. Le bataillon Népalais de la Force de la MONUSCO a immédiatement déployé une patrouille dans la région dans le but d'empêcher toute activité de ce groupe armé.
Le 1er janvier 2012, un (01) combattant FDLR s'est rendu avec son arme et munitions au poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Kashebere et remis aussitôt à la Section DDRRR.
Le 5 janvier 2012, les FDLR ont mené une attaque contre le camp des FDC situé sur les lisières du village Ntoto et tué environ douze (12) éléments. Cinq cents (500) civils se sont réfugiés au camp du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et six cents (600) autres au niveau d'une école. Douze (12) éléments FDC dont un (01) blessé se sont rendus au camp DDRRR.
La Force de la MONUSCO a pris des mesures idoines visant à renforcer ses patrouilles dans la région dans le but de restreindre le mouvement des groupes armés et d'assurer la protection des populations civiles.
Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée volatile dans la province, marquée par les récentes tueries commises par les FDLR dans les régions situées au Nord-est et à l'Est du territoire de Shabunda.
Le 30 décembre 2011, suite à la demande formulée par le chef de la localité de Monyi, située à 11 kilomètres du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Minembwe, le bataillon Pakistanais de la Force onusienne a assuré la réparation du pont reliant cette localité au village de Minembwe et permis ainsi son désenclavement, à la grande satisfaction des populations.
Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2011, grâce a sa promptitude, la patrouille du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Kamanyola a mis en fuite des bandits qui s'apprêtaient à piller le village Katagota, situé à 8 kilomètres au Sud du poste.
Dans la période du 1er au 4 janvier 2012, entre trente (30) et quarante-cinq (45) civils ont été tués par des éléments FDLR dans plusieurs villages reculés du territoire de Shabunda.
Face a cette situation préoccupante, la Force de la MONUSCO a immédiatement pris une série de mesures visant à connaître les détails de cet incident. Ensuite des mesures opérationnelles ont été prises dans le but de protéger et de rassurer les populations civiles en détresse par le déploiement des Forces Spéciales Egyptiennes dans les régions affectées.
Conduite par le Commandant de la Brigade du Sud-Kivu, une mission de la MONUSCO a été dépêchée le 05 Janvier 2012 dans les villages de Luyuyu, Kwantamba, Ngolombe et Mugadilo en vue d'évaluer la situation et déterminer les mesures à prendre pour soulager les populations en liaison avec les autorités locales et les FARDC et la PNC.
Des options sont examinées pour accroître les effectifs des FARDC dans le secteur et la possibilité de planifier des opérations conjointes contre les FDLR au niveau du territoire de Shabunda.
Afin de contribuer à stabiliser la situation, la Brigade du Sud-Kivu de la Force de la MONUSCO a multiplié ses patrouilles aériennes de surveillance et a déployé des bases temporaires opérationnelles à Lubimbe II, Katshungu et Kingulube.
Du 5 au 8 janvier 2012, seize (16) civils blessés ont été évacués par les hélicoptères de la MONUSCO de Nzovu, situé à 72 kilomètres à l'Est du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Shabunda, vers Bukavu pour y recevoir des soins appropriés.
Enfin, des agences humanitaires des Nations Unies et différents acteurs humanitaires se sont engagés à apporter l'aide nécessaire pour soulager environ deux mille sept cents (2700) personnes déplacées lors de ces attaques.
Le 5 janvier 2012, un (01) combattant FDLR s'est rendu avec son arme et les membres de sa famille au camp DDRRR de Bunyakiri.
Le même jour, la Brigade du Sud-Kivu de la Force de la MONUSCO a lancé l'opération dénommée « Usalama Imara » (Stable Serenity) (Sérénité Durable) dans le but d'assurer la protection des populations civiles, d'empêcher tout incident qui pourrait résulter de la publication des résultats électoraux et de maintenir la vigilance dans les régions potentiellement à risque.
Au Katanga, la situation sécuritaire est restée calme.
La présence des FDLR dans la chaîne de montagnes de Mitumba et le nombre élevé des déplacés au Nord-Katanga constituent la principale préoccupation au niveau sécuritaire.
Dans le Secteur 2 au Maniema, la situation sécuritaire est demeurée relativement calme et aucune activité des groupes armés n'a été rapportée.
Le 29 décembre 2011, La Force de la MONUSCO a conduit une mission conjointe d'évaluation à Salamabila, où la situation a été trouvée calme, avec notamment le retour progressif des personnes déplacées à la suite des dernières attaques des FDLR dont la dernière remonte au 06 novembre 2011. Le 710ème bataillon des FARDC a aussi renforcé ses effectifs dans cette région dans le but de contrôler l'axe Matete-Kilembwe.

Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1228 patrouilles armées, dont 506 patrouilles nocturnes, et fourni 61 escortes, pendant que 313 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.