CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 25 AVRIL 2012

2 mai 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 25 AVRIL 2012

Amadou BA: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

- Activités des Responsables de la MONUSCO
- Activités des Composantes de la MONUSCO
- Activités de l'Equipe-Pays
- Situation militaire

Activités des Responsables de la MONUSCO
Le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Roger Meece, effectue en ce moment une visite de travail à l'Est du pays. A son arrivée le lundi 23 avril à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, il a rencontré les autorités politiques et militaires de cette province. Il a souligné en substance que c'est toujours pour lui une bonne occasion pour examiner avec le personnel de la MONUSCO ainsi qu'avec les autorités locales toutes les actions menées sur le terrain y compris la situation sécuritaire.
Évoquant sa visite au Nord-Kivu, il y a deux semaines, et les défections observées au sein de l'armée congolaise, M.Meece a indiqué que la MONUSCO poursuit ses concertations et son appui aux autorités congolaises.
Ce mercredi 25 avril, le Représentant spécial est attendu à Goma, au Nord-Kivu, où il poursuivra sa visite de travail.
Activités des Composantes de la MONUSCO
Information publique :
La Division de l'Information Publique de la MONUSCO, en partenariat avec l'Université de Kinshasa et la participation du Bureau Genre de la MONUSCO, organise une campagne de sensibilisation à la culture de la paix, du 26 et au 27 avril, bans la Salle de Promotion de l'Université de Kinshasa.
Ce débat qui fait le pont entre traditions et modernité afin de repenser l'action de la femme dans le processus de paix, a pour objectif, d'associer les jeunes universitaires dans la réflexion sur "l'implication de la jeune fille dans la consolidation de la paix en RDC".
Etudiants, historiens, sociologues, chercheurs et intellectuels, membres des organismes internationaux, prendront part à ces assises, placées sous l'égide de l'Université de Kinshasa.
Activités de l'Equipe-Pays
Développement
Près de 14 millions de moustiquaires imprégnées d'insecticides de longue durée (13,7 millions) vont être distribuées dans quatre provinces de la République démocratique du Congo, à savoir le Bandundu, Katanga, le Nord et le Sud-Kivu, par l'UNICEF grâce à des financements de la Banque mondiale et de l'Agence américaine pour le développement international (USAID).
La campagne de distribution est lancée aujourd'hui à l'occasion de la Journée mondiale du paludisme. On estime qu'entre 150 000 et 250 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année du paludisme en RDC, un chiffre encore bien trop élevé.
Une bonne utilisation des moustiquaires peut conduire à une réduction significative des cas de paludisme et en conséquence de la mortalité infantile. L'an passé, 38 % (source : enquête en grappes à indicateurs multiples) des enfants et des femmes enceintes utilisaient des moustiquaires en RDC contre seulement 1 % (source : Enquête Démographique de la Sante/ EDS) 10 ans plus tôt.
L'objectif est d'améliorer ce taux d'utilisation afin que la majorité des enfants puissent dormir en sécurité. En complément à la distribution de moustiquaires, d'autres actions sont menées afin de dépister, traiter et suivre la maladie. C'est ainsi que le PNUD, dans le cadre de la gestion des programmes du Fonds mondial, a formé l'an dernier plus de 5 000 agents de santé et près de 10 000 relais communautaires au traitement et à la prise en charge du paludisme. Je vous rappelle que la réduction de la mortalité infantile est l'un des 8 objectifs du Millénaire pour le développement.
Un autre moyen de parvenir à réduire la mortalité des enfants est d'étendre la couverture vaccinale. C'est ainsi que la Semaine mondiale de la vaccination est actuellement organisée dans plus de 180 pays, dont la RDC, sous l'égide de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ici, comme dans toute l'Afrique, l'accent sera mis sur l'éradication de la poliomyélite.
Humanitaire
Situation des opérations de rapatriement volontaire de refugiés de et vers la RDC : Actuellement, 147 000 réfugiés vivent sur le territoire de la République démocratique du Congo. Ils sont majoritairement angolais et rwandais. Certains sont accueillis par la RDC depuis plusieurs décennies.
Le HCR et les autorités de la RDC travaillent ensemble afin d'apporter des solutions pour l'avenir des ces réfugiés. Ce travail s'est intensifié ces derniers mois concernant les 75.000 réfugiés angolais, dans la perspective de l'invocation de la clause de cessation de leur statut le 30 juin 2012. Ces réfugiés ont le choix entre les deux options suivantes: le rapatriement volontaire chez eux en Angola ou la régularisation de leur statut en République démocratique du Congo.
Pour le rapatriement volontaire, l'opération a été relancée depuis le 4 novembre 2011, après une interruption de trois ans. A ce jour, environ 20 000 réfugiés angolais se sont inscrits pour le retour dans leur pays, dont 7000 sont déjà rentrés. Trois convois de retour sont organisés chaque semaine et une nouvelle route sera ouverte la semaine prochaine vers la Province angolaise de Uige. Pour les réfugiés angolais qui ne souhaitent pas rentrer chez eux, les autorités congolaises ont offert la possibilité de régulariser leur statut en RDC en faisant une demande de carte de séjour.
Concernant les 61.000 réfugiés rwandais vivant en RDC, le HCR et la Commission Nationale pour les réfugiés travaillent également ensemble pour leur apporter des solutions. L'opération de rapatriement volontaire débutée en 2001 se poursuit. Plus de 120 000 réfugiés rwandais sont ainsi rentrés chez eux depuis 2001, dont près de 3.000 depuis début 2012. Deux convois de rapatriement volontaire sont organisés chaque semaine des Provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Depuis le début de cette année, les campagnes de sensibilisation et de promotion du retour ont été intensifiées afin d'atteindre les réfugiés qui vivent dans des territoires reculés et les forêts de l'Est de la
RDC.

L'application de la clause de cessation du statut de réfugié rwandais est prévue pour le 30 juin 2013. Le HCR et les autorités de la RDC travaillent dans cette perspective. D'autre part, 420.000 congolais de la RDC sont actuellement réfugiés dans les pays voisins. Des accords tripartites ont été signés entre la RDC, les pays d'accueil de ces réfugiés et le HCR pour définir les bases juridiques de leur rapatriement volontaire dans des conditions de sureté et de dignité.

C'est dans ce cadre qu'un accord pour le retour volontaire de réfugiés de RDC qui ont fui au Congo-Brazzaville en 2009 a été signé en 2010 entre la RDC, le République du Congo et le HCR. Plus de 120 000 réfugiés congolais avaient fui des violences interethniques dans la province de l'Equateur en 2009 pour trouver refuge en République du Congo. Après plus de deux années de travail en matière de réconciliation entre les communautés et de consolidation de la paix dans la province de l'Equateur, le retour de ces réfugiés est désormais possible.
Le 2 mai prochain, le HCR et les autorités des deux pays débuteront l'opération de rapatriement volontaire de 81 000 réfugiés congolais qui ont exprimé leur volonté de rentrer. Cette opération s'étalera jusqu'en 2013.

En moins de 4 mois, le nombre de cas de choléra a dépassé 50% du total enregistré en 2011 : Malgré les retombées positives enregistrées notamment dans certaines zones de santé de l'Est de la RDC, le nombre total de cas de choléra en 2012 a déjà dépassé la moitié des cas rapportés en 2011. Selon les statistiques compilées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Ministère de la santé, 11 221 cas de choléra dont 222 décès ont été enregistrés au 21 avril 2012, ce qui représente près de 52% du total de l'année dernière et ramène à 32 913 le nombre de cas rapportés depuis janvier 2011.
Dans les provinces endémo épidémiques de l'est où 8 662 cas ont été rapportés en 2012, on est déjà à environ 63% des cas enregistrés en 2011. Par contre, ce rapport est de 31% dans les provinces épidémiques de l'Ouest de la RDC. Malgré les interventions, l'apparition de nouveaux foyers, notamment en Province Orientale, fait que la situation reste toujours préoccupante. Depuis le début de l'épidémie dans les provinces le long du fleuve Congo, le Fonds central d'intervention pour les urgences des Nations Unies (CERF) a déjà octroyé 13,1 millions de dollars américains pour renforcer la réponse, dont 9,1 millions depuis janvier 2012. L'accès très limité à l'eau potable, surtout en milieu rural, et le problème d'hygiène et d'assainissement dans des milieux urbains rendent difficile la lutte contre le choléra.
Situation militaire

La situation sécuritaire jugée calme à l'Ouest de la République Démocratique du Congo, a cependant été dominée à l'Equateur, par l'évasion le 19 avril 2012, de sept (07) détenus de la prison centrale de Gbadolite.
En province Orientale, la situation sécuritaire a été jugée calme dans son ensemble au cours de la semaine écoulée. Par ailleurs, l'opération unilatérale de la Force de la MONUSCO, dénommée « Athari V » (Danger), lancée le 11 avril 2012 dans le quadrilatère de Bangadi par les Forces Spéciales Guatémaltèques et les Casques bleus Marocains ; est arrivée à son terme le 16 avril 2012, et a atteint les objectifs initialement fixés, notamment la protection maximale des populations civiles.
Le 15 avril 2012, le bataillon Marocain de la Force de la MONUSCO a organisé à son Etat-major de Dungu, une cérémonie de remise des médailles aux Casques bleus.
Le 17 avril 2012, le bataillon Marocain de la Force de la MONUSCO a rempli avec succès sa mission de protection d'une Equipe Conjointe d'Investigation, conduite successivement à Faradje et à Aba, situé à 70 kilomètres au Nord-est de Faradje.
Du 18 au 24 avril 2012, les Forces Spéciales Guatémaltèques de la Force de la MONUSCO ont assuré l'escorte d'une Equipe Conjointe d'Investigation en mission de travail dans les régions de Bangadi et de Ngilima.
Le 19 avril 2012, dans le cadre des préparatifs de prochaines opérations visant à assurer la protection effective des populations civiles dans la région du parc national de la Garamba, le commandant de la Brigade d'Ituri de la Force de la MONUSCO, accompagné des officiers de son Etat-major, a visité la région de Nagero et interagi avec les officiels du parc susmentionné au sujet des questions sécuritaires dans le secteur.
Le 23 avril 2012, les Casques bleus Marocains de la Force de la MONUSCO et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), ont poursuivi l'opération conjointe « Bienvenue à la Paix », lancée dans la région de Duru, en vue de faciliter la reddition volontaire des éléments de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) encore actifs dans le secteur.
La situation sécuritaire en Ituri est stable mais demeure imprévisible, particulièrement dans les localités de Bukiringi, Aveba, Gety, Chekele, Kagoro, Nyamavi, situées au Sud du territoire d'Irumu, et contrôlées par les miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI.
Le 17 avril 2012, suite aux rapports annonçant la conduite possible d'une rébellion par le Général Bosco Ntaganda en Ituri, les Administrateurs des territoires de Mahagi, d'Aru et de Djugu ont tenu une réunion de sécurité à Berunda, situé à 100 kilomètres au Nord-ouest de Mahagi, au cours de laquelle d'importantes mesures sécuritaires ont été prises. A cet effet, la Force de la MONUSCO à travers son poste opérationnel de Mahagi, a mis sur pied des mécanismes appropriés visant à assurer une surveillance optimale de la situation sécuritaire prévalant dans le district d'Ituri.
Le 18 avril 2012, dans le but de renforcer les mesures sécuritaires au sein et autour de la prison de Mahagi adjacente à l'Etat-major du bataillon Bangladais de la Force de la MONUSCO, et d'éviter notamment d'éventuelles évasions des détenus de cette maison carcérale, une réunion sécuritaire a été tenue au poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Mahagi, à laquelle ont participé l'Administrateur Adjoint de Mahagi, le représentant des FARDC, le chef de la Police Nationale Congolaise (PNC), l'Intendant de la prison et le représentant de l'unité correctionnelle.
Le 19 avril 2012, dans le cadre de la recherche des mécanismes susceptibles de contribuer à la restauration de la paix et à la stabilité au Sud d'Irumu, une réunion de la sécurité a regroupé au Bureau de la MONUSCO de Bunia, des représentants des FARDC, ceux de la Brigade d'Iruri de la Force de la MONUSCO, des sections civiles de la MONUSCO, ainsi que des notables du Sud du territoire d'Irumu.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée tendue et instable à cause des dissensions internes observées au sein des FARDC, et des activités des groupes armés menées dans les territoires de Masisi et de Walikale.
Le 16 avril 2012, dans le cadre de son mandat de protection des populations civiles, la Force de la MONUSCO a établi un poste opérationnel à Kibua.
Le 20 avril 2012, les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki ont tué deux (02) éléments des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) en déplacement vers le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO d'Otobora en vue de leur reddition.
Le 22 avril 2012, les Mayi-Mayi Cheka ont tué les Colonels Balumisa Chuma, et Kamatimba Pilipili, respectivement commandant du 84ème secteur et commandant du 803ème régiment FARDC, lors d'une embuscade tendue au village Chobu, situé à 5 kilomètres à l'Est de Buniyampuli, au retour d'inspection de leurs troupes engagées dans une opération unilatérale contre les Mayi-Mayi Cheka à Kasuka, situé à 8 kilomètres à l'Est de Buniyampuli. Quatre soldats FARDC ont également été tués, et six (06) autres blessés.
Le 24 avril 2012, des éléments Mayi-Mayi armés ont attaqué le camp logistique OZACAF de l'Etat-major du 81ème secteur des FARDC, situé à 4 kilomètres au Nord de Beni, tué un (01) soldat, et poignardé quatorze membres de famille FARDC. Les blessés, dont certains en état critique, ont été admis à l'hôpital général de Beni.
Au chapitre des redditions, cinq (05) combattants Mayi-Mayi et quatre (04) FDLR accompagnés de quarante-quatre (44) membres de leurs familles se sont respectivement rendus les 19 et 20 avril 2012 aux postes opérationnels de la Force de la MONUSCO de Walikale et d'Otobora.
Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée tendue et imprévisible. L'accalmie revient dans les territoires d'Uvira et de Fizi, où des déplacements des populations avaient été enregistrés suite aux troubles et défections intervenus au sein des FARDC.
En outre, malgré la suspension de l'opération conjointe « Amani Kamilifu » (La paix renforcée), consécutive aux défections intervenues au sein des forces gouvernementales, la Force de la MONUSCO a établi huit (08) postes opérationnels à travers la province pour assurer la protection des populations civiles. Des patrouilles conjointes avec les bataillons FARDC sont également menées dans les territoires d'Uvira, de Fizi et de Kalehe, dans le but de dissuader le déploiement des groupes armés et d'assurer la protection des populations civiles, où de nombreuses défections FARDC ont été constatées.
Le 18 avril 2012, l'intervention rapide des Casques bleus de la Force de la MONUSCO basés au poste opérationnel de Kamanyola, a permis d'éteindre l'incendie qui ravageait le centre de formation de Kamanyola, et d'éviter ainsi toute perte en vies humaines.
Au chapitre des redditions dans cette province, entre les 16 et 20 avril 2012, six (06) combattants FDLR avec trente-quatre (34) membres de leurs familles se sont rendus au camp de DDRRR de Minembwe, et à Bunyakiri.
La situation sécuritaire au Katanga est relativement calme, mais reste toujours volatile. Les FARDC poursuivent leurs opérations contre les Mayi-Mayi Gédéon.
Dans le Secteur 2, la situation sécuritaire est demeurée sans incident la semaine dernière.
Le 21 avril 2012, la Force de la MONUSCO a terminé le déploiement de ses Observateurs Militaires à Buta.

Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1264 patrouilles armées, dont 719 nocturnes et fourni 77 escortes, pendant que 316 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.