CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 30 JANVIER 2013

30 jan 2013

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 30 JANVIER 2013

Madnodje Mounoubai: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

ï§ Activités des Composantes de la MONUSCO
ï§ Activités de l'Equipe-Pays
ï§ Situation militaire

Activités des Composantes de la MONUSCO

Affaires civiles :
La Section des Affaires Civiles de la MONUSCO/Bukavu organise, du 29 janvier au 2 février 2013, un atelier de formation en gestion des conflits à l'intention des agents du ministère provincial de l'Intérieur et de membres des organisations de la Société Civile de Bukavu, Kalehe et Mwenga.
Le but de cet atelier est d'améliorer la connaissance des participants en termes de gestion des conflits. Cet atelier fait suite à des travaux menés par la Section des Affaires Civiles en septembre dernier, pour catégoriser les conflits selon leur priorité ou le degré de menace à la stabilité et à la sécurité des zones concernées. Selon cette étude, les territoires de Kalehe et Mwenga avaient respectivement le nombre le plus élevé de conflits communautaires pour la province du Sud-Kivu.
Police MONUSCO :
Dans le cadre de ses activités, la Police MONUSCO, dans sa stratégie d'expansion en vue d'une meilleure protection des populations civiles, a procédé le 25 janvier 2013, à l'ouverture du secteur Police MONUSCO Kinshasa-Est, au campement INCAL (situé sur la route des Poids lourds/Kinshasa).
Cette action procède de la scission du secteur de Kinshasa en deux secteurs dénommés Kinshasa-Est et Kinshasa-Ouest. Cette reconfiguration fait partie de la stratégie globale de la Police MONUSCO dont l'une des étapes en 2012, a consisté à la création des Sous-secteurs de Dungu, dans la Province Orientale et de Kamina, dans celle du Katanga. Le but recherché est une occupation efficace et efficiente du terrain pour une meilleure proximité avec les unités et installations de la Police Nationale Congolaise, dans le cadre du Renforcement des capacités.
Activités de l'Equipe pays
Développement
PNUD :
La validation du document de programme de pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en RDC, pour la période 2013-2017, est l'un des points qui sera abordé lors de la première session ordinaire annuelle du Conseil d'administration du PNUD qui se tient depuis hier à New York.
Ce document fixe les domaines d'intervention du PNUD dans le pays pour les 5 prochaines années :
- Consolidation de la paix et renforcement de la démocratie
- Planification du développement et croissance inclusive
- Changement climatique et gestion des ressources naturelles
Les résultats du second concours de reportage du PNUD ont été annoncés lors de l'ouverture de cette même session. La RDC a été distinguée par un jury composé de journalistes de réputation internationale ainsi que des représentants de missions permanentes auprès des Nations Unies.
Une histoire sur les Centres Communautaires Polyvalents mis en place par le PNUD, dans les Kivu figure parmi les 12 lauréats ; elle permet ainsi d'attirer l'attention sur l'Est de la RDC de façon positive, en démontrant comment ces structures d'accueil ont déjà permis la réinsertion sociale et économique de 4 500 personnes.
Lors de la remise des prix, Helen Clark, administrateur du PNUD, a souligné que les peuples sont et seront toujours au cœur de l'action du PNUD.
ONE UN :
Les Nations Unies et leurs partenaires sont en train de réfléchir à l'après 2015, date-butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), définis par les chefs d'état et de gouvernement lors du Sommet du Millénaire en 2000. La RDC est l'un des 65 pays au monde dans lesquels des consultations ont été lancées.
Ce processus participatif va aujourd'hui plus loin avec le lancement d'une enquête mondiale en ligne ouverte à tous les citoyens. En vous connectant sur le site www.myworld2015.org, vous pourrez choisir les six sujets, parmi seize, qui, à vos yeux, auront le plus d'impact dans votre vie future.
Ces seize sujets émanent des priorités exprimées par les populations démunies, dans le cadre de recherches et de sondages et ils recoupent les Objectifs du Millénaire pour le Développement ainsi que des questions de durabilité écologique, de sécurité, de gouvernance et de transparence. Par exemple : une meilleure santé, la protection contre le crime et la violence, les libertés politiques.
Les résultats de cette enquête seront communiqués au Secrétaire général des Nations Unies et aux dirigeants du monde entier lorsqu'ils entreprendront le processus de définition du prochain ensemble d'objectifs mondiaux visant à mettre fin à la pauvreté.
Humanitaire
Vers un plan quinquennal de lutte le choléra
Plus de 52 400 cas de choléra dont 1 293 décès ont été rapportés dans neuf des onze provinces de la RDC ces deux dernières années, selon les spécialistes de la lutte contre le choléra, qui se sont réunis les 23 et 24 janvier, sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Ministère de la Santé. En 2012, 30 753 cas de choléra dont 709 décès ont été enregistrés, contre 21 700 en 2011, dont 584 décès. Selon les spécialistes, la réponse au choléra a été plus effective dans les zones épidémiques de l'ouest où l'on a enregistré la diminution des cas et de la mortalité. Dans les zones endémo épidémiques de l'est, par contre, le nombre de cas a subi une augmentation de plus de 68%, allant d'environ 14 000 en 2011 à 23 578 en 2012. Cette augmentation est la résultante de la flambée de cas en Ituri – allant de 639 à 5 024 d'une année à l'autre – et à la détérioration des conditions sécuritaires dans des zones endémiques.
Pour permettre un meilleur contrôle de l'épidémie et d'améliorer la réponse au choléra dans les années à venir, l'atelier a recommandé, entre autres, le renforcement de l'hygiène intra-hospitalière, la flexibilité des financements, le renforcement de la surveillance épidémiologique et du système de communication, la création d'un fond d'urgence choléra et le financement systématique des plans de contingence provinciaux, et la standardisation des centres de traitement de choléra.
Les participants ont insisté sur l'importance de reconnaître le choléra comme un grand risque de santé publique et sur la nécessité de développer des solutions à long terme. Ainsi, un plan quinquennal 2013 – 2018 pour l'élimination du choléra est en cours de développement afin de mobiliser plus de financement de développement, surtout dans les zones endémiques de l'Est, où l'insécurité constitue un défi de taille dans la bataille.
Ces deux dernières années, seules les deux provinces du Kasaï n'ont pas été touchées par l'épidémie de choléra. L'accès limité à l'eau potable, surtout dans les milieux ruraux, les insuffisances dans la pratique de l'hygiène et le dysfonctionnement du système de santé sont parmi les causes majeures de la persistance de l'épidémie de choléra dans le pays.
La rougeole persiste en Province Orientale avec 400 cas dont 10 décès en une semaine
Après une période de relative accalmie, les districts du Bas-Uélé et de la Tshopo ont enregistré une flambée de cas de rougeole dans la semaine du 24 au 27 janvier, avec environ 400 cas rapportés dont une dizaine de décès. La Zone de santé de Yahuma dans la Tshopo est la plus touchée avec 196 cas dont quatre décès, suivie de la Zone de santé de Basoko, avec 83 cas dont deux décès.
En 2012, la RDC a déclaré environ 73 794 cas de rougeole avec 2 023 décès. La maladie sévit dans plusieurs provinces congolaises, particulièrement dans la partie orientale où l'insécurité liée aux conflits armés ne permet pas le déroulement normal des campagnes de vaccination. En réponse aux derniers développements de l'épidémie, les campagnes de vaccination pour les enfants de six mois à 14 ans sont programmées depuis novembre 2012, dans 55 zones de santé particulièrement touchées.
Le PAM a distribué des vivres à plus de 100 000 personnes à Goma et ses environs
Dans le Nord-Kivu, le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué dans la semaine du 21 au 27 janvier des vivres à 102 000 personnes déplacées dans les sites autour de Goma. Cette distribution s'est achevée cette semaine. Actuellement, d'autres distributions ont lieu pour 74 300 personnes déplacées dont 18 300 personnes dans le Rutshuru et 56 000 à Kitchanga.
Dans le Territoire de Lubero, le PAM a lancé une opération « bons d'achats » pour 40 000 personnes dont 20 000 déplacés internes et 20 000 autres membres de la communauté d'accueil. Les bons d'achat permettent aux populations bénéficiaires de faire leurs achats de vivres sur les marchés locaux. Cette forme d'assistance, qui est possible quand les marchés sont bien approvisionnés, permet aux déplacés et familles d'accueil d'acheter les vivres de leurs choix et de mieux s'intégrer dans les communautés d'accueil. Ce système permet aussi de revitaliser l'économie locale.

Situation militaire
L'analyse de la situation sécuritaire à l'Ouest de la République Démocratique du Congo durant la semaine écoulée, atteste d'une accalmie relative dans cette partie du territoire y compris à Kinshasa.
En Province Orientale, l'environnement sécuritaire est resté stable pendant la période sous examen.
Des rapports font état de la mort le 18 janvier 2013, d'un (01) officier de l'Armée de Résistance du Seigneur, le ''Général de Brigade'' Binansio Okuma, alias Binany, tué par les Forces de Défense du Peuple Ougandais (UPDF), lors d'affrontements en République Centrafricaine.
Depuis le 22 janvier 2013, le bataillon Marocain, les Forces Spéciales Guatémaltèques de la Force de la MONUSCO et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), mènent conjointement des patrouilles aériennes de longue portée au-dessus de la région de Dungu, dans le but d'évaluer la situation sécuritaire, dissuader les activités des groupes armés, rassurer et protéger les populations civiles.

Le 24 janvier 2013, les postes opérationnels de la MONUSCO de Dungu, Niangara et Faradje, ont respectivement escorté sur l'axe Dungu-Ngilima en vue de sa réhabilitation, à Tapili et Aba ; une compagnie de Génie, une équipe du Programme Alimentaire Mondial (PAM), et des Observateurs Militaires de la Force de la MONUSCO.
En Ituri, les tensions persistent entre les FARDC et les miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) au Sud du territoire d'Irumu.
Le 1er bataillon Bangladais de la Force de la MONUSCO poursuit conjointement avec les FARDC les opérations de bouclage et de ratissage dans les environs de Mambasa, afin d'y déloger les forces négatives, rassurer et protéger les populations civiles.
Le 26 janvier 2013, le contingent de la MONUSCO déployé à Mahagi a organisé une campagne médicale au profit des populations de la région, au cours de laquelle cent cinquante-six (156) personnes souffrant de pathologies diverses, ont reçu des traitements à titre gracieux.
La situation sécuritaire au Nord-Kivu a été jugée tendue et imprévisible la semaine dernière.
Les éléments du M23 continuent de commettre des exactions sur les populations civiles vivant dans les zones sous leur contrôle. C'est ainsi que le 21 janvier 2013, trois (03) élèves, dont deux (02) garçons et une (01) fille, ont trouvé la mort après avoir été renversés par un véhicule appartenant au M23 à Rutshuru.
Par ailleurs, le 26 janvier 2013, les rapports font état de travaux forcés imposés aux populations de Buvira, situé à 10 kilomètres au Nord de Goma, pour la fourniture d'eau aux rebelles, mais aussi d'extorsions d'argent et de nourriture. Mieux, dans le village Kako, situé à 10 kilomètres au Sud de Rutshuru, les rebelles du M23 obligent les populations civiles à leur fournir les bois de chauffe à leurs combattants une fois par semaine.
Du 22 au 24 janvier 2013, le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Rwindi a dispensé une formation de renforcement des capacités sur le maniement des armes et la tactique de combat, au profit de vingt-cinq (25) officiers, seize (16) sous-officiers et deux cents quatre-vingt dix (290) soldats du 42ème bataillon commando des FARDC.
Le 23 janvier 2013, la promptitude d'une patrouille d'intervention rapide menée conjointement par la Force de la MONUSCO et la Police Nationale Congolaise (PNC), a empêché le pillage des réfugiés dans le camp des déplacés de Mugunga III.
Le 24 janvier 2013, dix-sept patients souffrant de pathologies diverses, ont été soignés gratuitement au cours de la campagne médicale organisée au profit des populations de la région de Nyanzale, par le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de cette localité.
Au chapitre des redditions dans la province, du 20 au 25 janvier 2013, au total douze (12) éléments, en provenance de différents groupes armés, notamment un (01) élément Mayi-Mayi Nyatura, trois (03) rebelles du M23, dont un (01) officier, un (01) élément APCLS (Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain), un (01) combattant Mayi-Mayi Yira, un (01) ''Major'' des Mayi-Mayi Patriotes Résistants Congolais (PARECO), trois (03) éléments Mayi-Mayi et deux (02) combattants FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), se sont rendus aux troupes onusiennes déployées à Mugunga, Kiwanja, Sake, Kirumba, Rugari, Nyamilima et Kashebere.
La situation sécuritaire au Sud-Kivu est restée globalement volatile, dans un environnement tendu et imprévisible.
Les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki ont occupé plusieurs sites miniers dans les limites territoriales, entre le territoire de Walungu et de Shabunda.
Le 18 janvier 2013, deux (02) éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki ont été tués lors d'accrochages avec les FARDC au village Ngando, situé à 26 kilomètres au Nord de Mwenga. Cet incident a provoqué le déplacement des populations locales vers la localité de Mwenga.
Dans la nuit du 25 au 26 janvier 2013, un bus de transport reliant Bukavu à Uvira, est tombé dans une embuscade des bandits armés au village Runingu, au cours de laquelle un (01) passager a été tué, et cinq (05) autres blessés.
La situation sécuritaire dans le secteur de Katanga se détériore progressivement, particulièrement dans le territoire de Pweto.
Les Mayi-Mayi Gédéon et Kata-Katanga, sont devenus plus actifs dans le territoire de Pweto, et y exercent une forte influence.
Le 18 janvier 2013, huit (08) éléments Mayi-Mayi Gédéon ont été tués au village Senge Tshimbo, situé à 135 kilomètres au Nord-est de Kiambi, lors de la contre-offensive lancée par les FARDC pour les déloger de cette région préalablement tombée sous leur contrôle.
Le 20 janvier 2013, la société civile de Pweto a rapporté la mort de Kanshe Mukumkuma, commandant en second du groupe Mayi-Mayi Gédéon, durant les combats les ayant opposés aux FARDC dans la chefferie de Kyona-Nzinie, située à 122 kilomètres au Sud-ouest de Pweto.
Le 23 janvier 2013, deux (02) combattants Mayi-Mayi Kata-Katanga ont été tués lors d'une attaque contre un poste FARDC dans le village Kiambi.
Le 28 janvier 2013, les rapports ont signalé depuis le 24 janvier 2013, des accrochages intenses entre les FARDC et des insurgés Mayi-Mayi dans les villages Mukabekazadi, Bunkeya et Tondo. Toutefois à ce jour, les éléments Mayi-Mayi ont subi de fortes pertes, et la situation sécuritaire dans la région demeure sous le contrôle des troupes gouvernementales.
La situation sécuritaire dans le Secteur 2 est demeurée relativement calme, et reste sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise.

Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1362 patrouilles armées, dont 648 nocturnes et fourni 37 escortes, pendant que 302 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de l