Madnodje Mounoubai, porte-parole : Bonjour, mesdemoiselles. Bonjour, messieurs. Bonjour à nos auditeurs de la Radio Okapi qui nous suivent en direct. Au cours de cette conférence de presse, nous vous parlerons de la nomination d'un nouveau commandant de la Force de la MONUSCO, des activités des responsables de la MONUSCO, des activités des composantes de la MONUSCO, de la situation militaire et humanitaire .

Nomination d'un nouveau commandant de la Force de la MONUSCO

Le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, a annoncé le vendredi 9 juillet la nomination d'un nouveau commandant de la Force de la MONUSCO. Il s'agit du Lieutenant Général Chander Prakash, de nationalité indienne, qui vient succéder au Lieutenant Général Babacar Gaye du Sénégal.

Jusqu'à sa nouvelle nomination, le Lieutenant Général Prakash a été en charge des opérations de maintien de la paix des Nations Unies au Ministère indien de la défense. Il a servi son pays près de quatre décennies. Formé aux Académies militaire et de défense nationale de l'Inde, il était nommé à l'artillerie des forces armées indiennes en 1973. Par la suite, il a occupé une série de postes militaires de plus en plus importants, notamment celui d'attaché militaire de son pays à Paris et celui d'Officier supérieur chargé des opérations du Groupe d'Observateurs Militaires des Nations Unies pour l'Iran et l'Iraq (UNIIMOG).

Activités des Responsables de la MONUSCO

Hier mardi, Mme Leila Zerrougui, Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies et chef par intérim de la MONUSCO, a été reçue par le Vice-Premier Ministre chargé de l'Intérieur et de la Sécurité, M. Adolf Lumanu, avec lequel elle a passé en revue quelques questions d'intérêt commun. La veille, elle avait aussi eu un entretien avec le ministre des Affaires Etrangères.

Toujours hier mardi, Mme Zerrougui a présidé la cérémonie de remise de médailles des Nations Unies au contingent tunisien en fin de mission. Les militaires tunisiens servent la mission depuis 2001 et ont été déployé à Kinshasa, Matadi et dernièrement à Bozene dans la province de l'Equateur.

Activités des composantes de la MONUSCO

Activités Droits de l'Homme

Au Sud-Kivu hier mardi 13 juillet, le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l'Homme (BCNUDH) et l'ONG APRODEPED ont ouvert une nouvelle clinique juridique à Katana, en territoire de Kabare. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du volet juridique et judiciaire du Projet Conjoint de Prévention et de Réponse aux Violences Sexuelles pour les provinces du Nord et Sud-Kivu, financé par la Coopération Canadienne de Développement International (ACDI) depuis 2008.

Cette clinique juridique est la 4ème à avoir été ouverte dans le cadre du projet ACDI dans le Sud-Kivu et la 7ème clinique juridique dans les 2 provinces du Kivu.

Les cliniques juridiques orientent et offrent une aide pré-judiciaire gratuite aux victimes de violations des droits de l'homme, et en particulier des violences sexuelles, afin d'aider les victimes à saisir les juridictions et les institutions compétentes pour poursuivre et condamner les auteurs de violations des droits de l'homme.

La même ONG a lancé hier les travaux d'une clinique similaire à Katana, dans le groupement d'Irhambi, toujours au Sud-Kivu. Outre la MONUSCO, ce projet a bénéficié de l'appui de l'UNFPA, l'UNICEF, et de RADHOSKI.

Equipe Conjointe de Protection (JPT)

A l'Equateur, du vendredi 2 au samedi 10 juillet, une Equipe Conjointe de Protection a mené une mission d'évaluation dans les villages longeant le fleuve Congo et la rivière Ubangui. C'était la première mission interdisciplinaire dans des villages tels que Bobangi, Buburu, Mokolo, Imesse et Dongo, depuis que les forces gouvernementales ont repris le contrôle de cette zone après la rébellion des Enyele. L'équipe a pu se rendre compte de la situation humanitaire encore préoccupante dans les villages visités.

Activités de la Police MONUSCO

A Kisangani, depuis le 9 juillet 2010, environ 200 éléments, du Groupe Mobile d'Intervention (GMI) et de l'escadron mobile sont en session de recyclage sur le maintien et le rétablissement de l'ordre public, la sécurité et le secourisme. Cette session organisée par la police civile de la MONUSCO, en collaboration avec l'inspection provinciale de la Police Nationale Congolaise, s'inscrit dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles de la PNC.

Projet à impact rapide

A l'Equateur, dans le cadre d'un Projet à Impact Rapide (QIP), la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) a procédé le lundi 12 juillet à l'inauguration d'un Centre de presse à Gbadolite, dénommé Maison de Presse de la Société Civile du Nord Ubangui. Cette Maison est destinée aux professionnels des médias du District du Nord Ubangui et comporte deux ordinateurs de bureau, deux photocopieuses de très grande capacité et en couleur, deux caméras vidéo, deux appareils photo de reportage, dix-huit dictaphones, des onduleurs et stabilisateurs, des chaises, armoires et tables de bureau, ainsi que des consommables (encre, papier duplicateur, cassettes audio et vidéo, etc.) qui ont été offerts par la MONUSCO. Le tout, pour une valeur de 9.120 dollars américains.

Activités CIMIC

A Kisangani, le contingent sénégalais de la MONUSCO a réhabilité un bâtiment du camp militaire Sergent Ketele transformé en maternité. Le bâtiment remis aux autorités militaires le vendredi 9 juillet comprend une pharmacie, un bloc opératoire, un bureau pour médecin et une de salle pour le service infirmier. Cette maternité, qui doit servir les épouses des militaires et des civils vivant dans les alentours, a une capacité d'accueil de quarante places.

Conférence sur le mandat de la MONUSCO à Lubumbashi

A Lubumbashi, les sections des Affaires Politiques, Electorales, de l'Etat de Droit, le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l'Homme ainsi que la Brigade du Katanga ont organisé le mercredi 7 juillet une conférence-débat à l'intention des responsables provinciaux des partis politiques sur la reconfiguration du mandat de la mission, avec la création de la MONUSCO définie par la Résolution 1925 du Conseil de Sécurité. Les responsables de ces unités du Bureau de la MONUSCO ont chacun présenté la spécificité du travail de leur unité au regard de la nouvelle Résolution. Les questions sur la sécurité à l'est du pays et au nord du Katanga, la délocalisation des ex-combattants FDLR à Kisenge dans le Katanga, le retour des refugiés congolais de la Zambie, l'Etat de droit et les violences sexuelles sont parmi les questions qui ont été abordées.

Mise au point

S'exprimant sur une station de télévision locale le samedi 10 juillet 2010, le député national Kyaviro a déclaré : « Le porte parole de la MONUSCO parlant de la situation de Sange, s'est permis de dire que le gouvernement ferait mieux de renforcer l'administration au lieu de construire les routes. »

Venant d'autres personnes, une telle déclaration nous aurait simplement fait sourire. Mais à cause de la qualité de son auteur mais surtout par souci d'informer objectivement le public congolais, nous nous devons de répondre. Nous sommes étonnés de la légèreté et de la désinvolture avec lesquelles de graves accusations de ce genre sont avancées. Nous disons que le texte de la déclaration, le transcrit intégral de la partie questions et réponses et le son de la conférence de presse en question sont disponibles. Rien, absolument rien de tout ce qui est avancé ne s'y trouve.

Enfin, je me réjouis de ce qu'un journal de la place a et de façon très professionnelle tenté de rétablir la vérité contrairement à la majorité d'entre vous ici dans cette salle, pourtant aussi présents la semaine dernière, qui a préféré le confort du silence.

Situation militaire

A l'Equateur, dans le cadre des activités conjointes entre l'unité « Riverine » de la Force de la MONUSCO et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), une patrouille combinée de ces deux Forces est arrivée à Dongo le 6 juillet 2010. Des représentants de différentes organisations humanitaires ont également participé à cette mission en transportant de l'assistance humanitaire.

En Province Orientale, les éléments de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) sont restés toujours actifs en Haut-Uélé sur l'axe Dungu-Duru. On a également observé des activités vers les territoires de Faradje et d'Ango.

En Ituri, un incident frontalier avec l'Ouganda a été rapporté. Le 6 juillet 2010, la Police Nationale Congolaise (PNC) a arrêté 31 ressortissants Ougandais qui ont attaqué le village Chambuca, situé à 22 kilomètres au Nord-ouest de Fataki. Initialement, leur présence aurait été liée à un conflit de terre ; mais plus tard, il était devenu clair que leur intention réelle était de venger la mort d'une femme Ougandaise, qui aurait été tuée par son mari Congolais.

L'opération conjointe « Pierre d'Acier » entre la Force de la MONUSCO et les FARDC, que les FARDC mènent contre les milices locales d'Ituri, se poursuit.

Au Nord-Kivu, le territoire de Beni-Butembo et celui de Walikale, ont été clairement identifiés comme foyers de tension croissante la semaine dernière. Le 2 juillet 2010, un mouvement important de différents groupes armés y a été rapporté. Le même jour, des éléments inconnus des groupes armés ont tué un villageois de Kirao, situé à 11 kilomètres au Sud-ouest de Butembo. Le 3 juillet 2010, les combattants des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) ont pillé la zone minière de Ruenga et le village Malembo, situé à 30 kilomètres de Walikale. Ils ont également enlevé quatre villageois pour transporter les biens volés. Le 6 juillet 2010, des éléments armés non identifiés, mais suspectés d'appartenir à l'Alliance des Forces Démocratiques/Armée Nationale de Libération d'Ouganda (ADF/NALU), ont tué un civil au village Mutwanga, situé à 42 kilomètres au Sud-est de Beni. Par ailleurs, la Force de la MONUSCO a reçu l'information selon laquelle plusieurs personnes sont en train de fuir la localité d'Eringite, située à 85 kilomètres au Nord de Beni craignant une attaque probable de l'ADF/NALU.

Au Sud-Kivu, le nombre d'incidents violents impliquant les groupes armés s'est encore accru. La zone la plus fortement ciblée était la vaste région de Kalehe-Bunyakiri-Hombo. Dans la nuit du 25 au 26 juin 2010, environ dix combattants des FDLR ont pillé et brûlé plusieurs maisons au village Kambetgi, situé à 9 kilomètres au Nord-ouest de Bunyakiri. Dans la nuit du 1er au 2 juillet 2010, ils ont attaqué le village Bukanga, situé à 6 kilomètres au Nord-ouest de Bunyakiri, violé une femme et tué une autre qui a résisté. Le 5 juillet 2010, les éléments des FDLR ont attaqué deux villages près de Bunyakiri, enlevé quatre hommes et tué une femme.

En dépit de cette situation, quelques redditions ont été notées. Du 4 au 6 juillet 2010, trois combattants des FDLR se sont respectivement rendus aux bases de la Force de la MONUSCO de Lulimba, Minembwe et Minova.

Dans un autre registre, il convient de signaler que le nombre de victimes de l'accident du camion citerne à Sange a atteint 257 personnes décédées. Entre-temps, un autre accident s'est produit. Le 8 juillet 2010, un convoi de quatre barges transportant trente-cinq passagers et des animaux a chaviré dans le Lac Kivu. Une équipe de sauvetage Uruguayenne de la Force de la MONUSCO a repêché dix-neuf d'entre eux. Un corps sans vie a aussi été récupéré. Quinze autres sont toujours portés disparus.

Quant aux statistiques des patrouilles de la Force de la MONUSCO, celle-ci a mené1361 patrouilles armées et fourni 76 escortes, pendant que 311 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de cette Force pendant la période sous examen.