Débarrasser le sol congolais de Restes explosifs de Guerre : Un travail de longue haleine

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26 aoû 2011

Débarrasser le sol congolais de Restes explosifs de Guerre : Un travail de longue haleine

Kisangani, 20 août 2011 - Le Centre de Coordination de la Lutte anti-mines des Nations Unies en République démocratique du Congo (UNMACC-RDC), s'évertue depuis près d'une dizaine d'années à identifier les zones polluées par des Restes explosifs de Guerre (REG), à extraire ces engins non explosées, et à les détruire.

Depuis 2001 selon UNMACC, 2727 Zones soupçonnées dangereuses et confirmées ont été répertoriées dans l'ensemble des 11 provinces du pays, tandis qu'un peu moins de la moitié, soient 1127 de ces zones ont été traitées. Le nombre de victimes de ces engins pour la même période sur l'ensemble du territoire est de 2434, occasionnant 1398 blessés et 1036 morts. C'est donc ce tableau peu reluisant que présente le paysage congolais en ce qui concerne le risque aux Restes explosifs de Guerre.

Le personnel militaire et civil de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) très présent sur le terrain est lui-même sans cesse exposé aux dangers que posent ces engins de guerre non explosés. Par exemple, le 11 août dernier, dans l'enceinte de la cour des Observateurs militaires de la Mission onusienne à Bafwasende, à 262 km à l'est de Kisangani, une grenade a été découverte, puis détruite quelques jours plus tard par la compagnie MECHEM -- l'un des opérateurs internationaux dans le domaine du déminage.

D'après des témoins, cette grenade aurait été abandonnée à cet endroit en 1998 par des éléments d'armées étrangères. L'explosion d'une grenade peut atteindre un rayon de 100 mètres carrés. La présence d'une autre aux alentours du site de la MONUSCO où se côtoient civils et militaires a été signalée aux démineurs.

Les autorités locales de Bafwasende se disent satisfaites de cette action menée par les démineurs, mais les encouragent à faire davantage. Le chef d'équipe des démineurs de la compagnie MECHEM a expliqué à ses interlocuteurs que le but de leurs activités est de réduire l'impact social, économique et environnemental des mines et autres restes explosifs de guerre. Pour lui, l'investigation pour détecter et détruire des engins non explosés nécessite du temps. Toujours selon lui, cette zone pourrait contenir d'autres engins non explosés du fait que plusieurs armées en guerre et autres groupes armés se sont succédés à cet endroit.

Le cas de Bafwasende n'est, en réalité, qu'un infime échantillon de l'ensemble du territoire congolais.

André Kitenge, Radio Okapi/ MONUSCO
Photo: Marylene Seguy/MONUSCO