Des refugiés centrafricains rassemblés à Zongo décident de rentrer chez eux

7 juil 2014

Des refugiés centrafricains rassemblés à Zongo décident de rentrer chez eux

« Mbandaka, le 2 juillet 2014 ». Des refugiés centrafricains du Camp de Molet, à une trentaine de kilomètres de la Ville congolaise de Zongo, à l’extrême nord-ouest de la Province de l’Equateur, ont commencé à rentrer à Bangui, malgré l’insécurité persistante dans la Capitale centrafricaine. C’est ce que la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo a constaté le 2 juillet auprès de la Direction Générale des Migrations (DGM) et la Société civile de Zongo. Le Gouvernement centrafricain a mis à la disposition de ces réfugiés une baleinière d’une capacité de 200 places et quatre rotations ont déjà été effectuées entre Bangui et le Port de Zongo, et donc plusieurs centaines de ressortissants centrafricains ont regagné ce jour leur pays, renonçant ainsi à leur statut de réfugiés.

C’est depuis le mercredi 25 juin 2014 que ces réfugiés avaient délibérément choisi de quitter le Camp de Molet où ils vivaient depuis mars 2013, suite à la chute du pouvoir de l’ancien Président centrafricain François Bozize et à l’insécurité qui s’en est suivie. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, ils seraient plus de 12,000 à y être logés, et plus de 50,000 à travers les différents sites en Equateur. Régulièrement, la tension monte au sein de ces Camps, principalement dans celui de Molet où existe une forte communauté estudiantine et où aucun refugié musulman n’a été accepté jusqu’ici! Ces réfugiés accusent, entre autres, la Commission Nationale des Refugies (CNR) de « menaces permanentes » envers leurs personnes, de non-respect de leurs droits et dignité… Ils en veulent aussi aux Agences onusiennes (HCR et PAM principalement) pour les quantités de nourriture jugées tantôt insuffisantes, tantôt de « mauvaise qualité ». Par ailleurs, ils se plaignent aussi de la modicité du montant de l’allocation mensuelle qu’ils perçoivent du Programme Alimentaire Mondial (PAM), soit 15,000 Francs congolais, environ 16 dollars américains.

La semaine dernière, menés par leur leader un certain Emmanuel, ils ont décidé de quitter le Camp de Molet « pour préférer aller mourir chez nous en Centrafrique »… Les discussions entre Bangui et les autorités congolaises auraient abouti à ce qui s’apparente à une évacuation de ces personnes qui ne souhaitaient plus rester en RDC, en raison de ce qu’elles considèrent comme mauvaises conditions de vie. Le Maire de la Ville de Zongo, Michel Siazo Yeke Yeke, confirmait à la Monusco la semaine dernière que la situation restait malgré tout calme, aussi bien au Camp de Molet qu’à Zongo.

Jean-Tobie Okala.