Les femmes de l’Ituri ont été exhortées à soutenir les candidatures féminines aux élections prochaines pour permettre à celles-ci de s’impliquer davantage dans la gestion de la chose publique afin d’appuyer l’autonomisation de la femme. Cette exhortation a été faite lors d’une conférence-débat, le 07 mars 2015, dans la salle polyvalente du district, lors du lancement des activités marquant le mois de la femme.

Organisée par le Bureau genre, familles et enfants de l’Ituri en collaboration avec ses partenaires dont la MONUSCO, cette conférence a été l’occasion de réfléchir à la condition de la femme en marge du 8 mars. Les conférenciers ont discuté de thématiques suivantes : «l’historique et le sens du 08 mars» ; «Autonomiser la femme – autonomiser l’humanité : Imaginez» ; « Autonomisation et participation politique de la femme» ; « femme et engagement politique».

Selon le chef du district, Robert Moyemba, les femmes de l’Ituri, «refuseraient de voter pour des candidates femmes et qu’elles auraient peur en général de se lancer en politique.»

D’où, les femmes présentes à la conférence ont été encouragées à s’impliquer dans leur autonomisation et leur participation politique.

Pour le chef de bureau de la MONUSCO, M’hand Ladjouzi, les femmes sont «les premières victimes des crises et que de ce fait elles doivent être soutenues afin d’amener leurs enfants à mettre fin aux phénomènes des groupes armés qui endeuillent quotidiennement les familles dans le Sud Irumu et à Mambassa.»

Cet appel a été entendu par les femmes de la collectivité de Walendu bindi qui se sont mobilisées le même jour, décidant de s’impliquer dans le processus de paix. En effet, selon la responsable du service Genre, famille et enfant, «les femmes se sont engagées à sensibiliser les miliciens du FRPI (Front de résistance patriotique de l’Ituri), qui sont leurs propres enfants, à déposer les armes.»

Cette mobilisation des femmes est encouragée par le chef de collectivité de Walendu Bindi. Pour Peke Kaliaki, pour qui «la paix dans la région restera une utopie sans l’implication des femmes.» Notons que la journée de la femme a été organisée dans l’Ituri en dépit de la situation sécuritaire précaire marquée par des exactions quotidiennes des FRPI sur la population civile.