La MONUSCO dénonce le recrutement d’enfants et de jeunes gens par le groupe armé M23

7 aoû 2012

La MONUSCO dénonce le recrutement d’enfants et de jeunes gens par le groupe armé M23


Kinshasa, le 7 août 2012
– La Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) a exprimé ce jour sa profonde inquiétude quant au grand nombre de preuves de recrutement forcé de civils par le M23 à des fins militaires et non-militaires.

« Bien que le recrutement forcé par différents groupes armés caractérise depuis longtemps les conflits en RDC, le nombre de personnes recrutées a augmenté considérablement depuis la reprise des hostilités dans l'est du pays, et plus particulièrement du fait des actions du M23 dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, » a dit le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MONUSCO, Roger Meece.
« Utiliser des enfants et de jeunes adultes dans les conflits armés ne peut que créer des générations formées à la violence et déchirer le tissu social congolais, » a souligné M. Meece, appelant le M23 et tous les autres groupes armés à cesser immédiatement cette pratique inhumaine.
Plus de 100 cas de recrutement forcé de civils par le M23 – la plupart d'entre eux ayant 24 ans et moins, dont 26 enfants – ont été documentés depuis le mois d'avril 2012. Des rapports indiquent néanmoins que le nombre total pourrait être largement supérieur. Des personnes interrogées ont décrit comment elles avaient été forcées de porter le butin de pillages, des réserves et des munitions sur de longues distances. Arrivées à leur destination, elles auraient reçu des uniformes et des armes et auraient suivi un entraînement militaire dans des camps. Des civils qui auraient résisté à leur recrutement auraient aussi été exécutés.
Les enfants et les jeunes gens qui ont été recrutés par des groupes armés sont exposés aux risques d'être à nouveau recrutés et rejetés par la population, s'ils devaient être renvoyés dans des zones toujours sous contrôle de groupes armés. La priorité est de les renvoyer dans leur foyer et de les réunir avec leurs familles, quelle que soit leur nationalité. M. Meece a aussi appelé à ce que les auteurs identifiés soient poursuivis en justice par les autorités congolaises.[1]
Depuis le début de l'année 2012, plus de 150 enfants auraient été recrutés par des groupes armés dans l'est du pays, que ce soit par le M23 ou par d'autres groupes armés comme des combattants Mayi-Mayi, les Forces démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). Depuis janvier 2012, la MONUSCO, avec l'aide de partenaires locaux, a pu démobiliser 194 garçons et 21 filles intégrés dans des forces armées et des groupes armés. Les adultes qui ont pu s'échapper de ces groupes ont aussi bénéficié de programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion de la MONUSCO pour retourner à la vie civile.


[1] Au terme du droit international – notamment le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés, auxquels la RDC est partie – le fait de procéder à la conscription ou à l'enrôlement d'enfants de moins de 15 ans constitue un crime de guerre alors que les groupes armés non-étatiques ont interdiction de recruter qui que ce soit, de manière volontaire ou involontaire, qui n'aurait pas 18 ans et ce pour quelque tâche que ce soit