Mugunga, le 6 juin 2017 – La Monusco a financé, à hauteur de près de 100 000 dollars américains, la formation de 120 policiers venus de Kinshasa, des Sud et Nord Kivu et de l’Ituri, à la sécurisation des maisons carcérales. La formation de 21 jours, initiée par le ministère congolais de la Justice, s’est déroulée à Mugunga, en périphérie de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu.

Depuis le 15 mai, début de la formation, ces policiers ont été instruits sur diverses matières autour de la sécurité intérieure des prisons et maisons d’arrêt. Cette initiative du gouvernement est une réponse aux multiples évasions et autres problèmes que connaissent la plupart des prisons en RDC.

La représentante de la Monusco à la cérémonie de clôture, Mme Patience Sai, a indiqué que cette formation entre dans le cadre du protocole d’accord signé entre le ministre de la Justice et le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations unies en RDC, Maman Sidikou le 1er décembre 2016. Elle s’est faite en référence «aux dispositions de la règle 75, point 2, des Règles Mandela qui prescrivent la formation des personnels pénitentiaires avant leur entrée en service», a-t-elle précisé.

Malheureusement, en RDC, la majorité du personnel chargé de la sécurisation des prisons ne reçoit pas de formation nécessaire.

Le directeur de l’Ecole de formation de police de Mugunga, le Colonel Juvenal Bideko, a tenu à rappeler leurs tâches aux policiers formés : «Assurer  l’ordre et la sécurité à l’intérieur de la prison, prévenir et gérer les incidents avec efficacité et professionnalisme, respecter les droits des détenus, surtout les vulnérables, respecter et faire respecter les droits des visiteurs et tous les intervenants dans la prison, et appuyer les gestionnaires de la prison dans l’escorte des détenus de l’intérieur vers l’extérieur et vice-versa».  

Le responsable de la police au Nord Kivu, le général Awachango, premier bénéficiaire de cette formation, a plaidé pour l’accompagnement de ces policiers formés.

Le ministre provincial de l’Intérieur, Sécurité, Ordre public et Affaires coutumières, qui a présidé la cérémonie de clôture, a abondé dans le même sens : «Sans outils, sans rémunération, il n’y a pas moyen. Mais nous croyons que le ministère de la Justice a un budget pour ça… J’espère que ces policiers ne seront pas les enfants les plus malheureux de la province».

Le ministre a en outre plaidé pour la formation d’autres policiers, vu les besoins énormes dans ce domaine. «C’est encore insuffisant. Vous voyez que sur toute l’étendue de la République, si on doit avoir 120 policiers avec tout ce que nous connaissons comme nombre de prisons, c’est encore insignifiant», a-t-il dit.

Du côté de la Monusco, on assure que cette première expérience «ne sera pas la dernière au regard des besoins en sécurité dans les prisons de la RDC».

Marc Maro Fimbo