La MONUSCO forme le personnel pénitentiaire d’Uvira sur la gestion des incidents en milieu carcéral

La MONUSCO forme le personnel pénitentiaire d’Uvira sur la gestion des incidents en milieu carcéral
26 fév 2016

La MONUSCO forme le personnel pénitentiaire d’Uvira sur la gestion des incidents en milieu carcéral

Uvira, le 25 février 2016 – Les geôliers, le personnel médical de la prison, les policiers et les militaires de garde, les greffiers du tribunal militaire de la garnison d’uvira ainsi que d’autres acteurs de la société-forces vives d’Uvira, soit 30 acteurs étatiques et non étatiques, ont pris part à un atelier de trois jours, du 23 au 25 février 2016, initié par l’unité d’appui à la justice et à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO Uvira en collaboration avec la division provinciale de la justice du Sud Kivu.

 « Un cadre d’échange de savoir et de connaissance jugé opportun », selon l’adjointe à l’administrateur du territoire d’Uvira en charge du développement, madame Noella Nafranga, qui a participé aux travaux de l’atelier.

Dans son discours, l’autorité territoriale faisait ainsi référence à la dernière évasion survenue la nuit du 06 au 07 février à la prison centrale « Mulunge » d’Uvira. Pour rappel, les prisonniers des cellules 2 et 3 de cette prison avaient profité de la forte pluie qui s’était abattue sur la cité et surtout de l’obscurité créée par la coupure de l’électricité pour se sauver. Après des recherches, 17 fugitifs ont été rattrapés sur les 18 évadés. Mais quatre autres voulant escalader la clôture avaient été tués dans une riposte des policiers de garde.

La MONUSCO, selon l’esprit de son mandat, a inscrit cette formation dans le cadre de sa mission de protection des civils. Objectif, sensibiliser les autorités locales et tous les services étatiques sur la gestion des incidents en milieu carcéral et s’assurer qu’ils développent des politiques et le soutien attendus. D’après le formateur principal de la MONUSCO/Goma, Chambali Desiré Simbi, le chiffre des evasions à l’Est de la RDC alerte sur le danger.

 Entre le 7 janvier et le 3 février 2016 , 97 cas d’évasions ont été enregistrés dans quatre prisons de l’Est de la RDCongo, notamment à Kamituga(50), Bukavu(3), Uvira(1) et Fizi(43). Bien avant, en octobre 2015 à la Prison de Rutshuru en Province du Nord- Kivu, d’après la même source, plus de 34 détenus se sont évadés dans des conditions non encore élucidées. Plus grave aussi fut la découverte en janvier 2015 d’une grenade, d’un chargeur AK 47 et de trente munitions à la Prison Centrale de Bukavu. En plus, poursuit la même source, il y a eu des mouvements d’humeur des détenus dûs au manque de bois de chauffe pour la cuisine, ainsi que le retard de la paie des salaires des détenus militaires ou encore la lenteur de traitement judiciaire des dossiers.

Conscient de tous ces problèmes, le directeur de la prison centrale d’Uvira, Emmanuel Amisi Kabwe, a reconnu des difficultés pratiques pour la mise en application des connaissances acquises.  « Nous n’avons pas de parloir. Les visiteurs extérieurs ont accès direct à la cour intérieure lors des visites de leurs membres de famille détenus », a-t-il dit. Avant de déplorer « la polémique entre policiers, militaires de garde et l’administration pénitentiaire sur  la régularité des pièces de détention. La loi dit qu’après 48heures, s’il n’y a pas de réaction sur une irrégularité, la personne doit être remise acheminé au parquet civil ou militaire. Mais dans la pratique, c’est le contraire. Conséquence, nous avons aujourd’hui 447 personnes dans une prison qui a une capacité d’accueil de 150 personnes. »

L’officier de la section correction de la MONUSCO Bukavu, Manang Desiré, a saisi l’occasion pour réagir à toutes les questions des participants, les exhortant à la collaboration et à l’échange d’information sécuritaire au sein de la prison. Cette seule stratégie pourrait prévenir les evasions et protéger ainsi les civils détenus. Le chef du sous bureau de la MONUSCO Uvira, Mohammed Ould Mohammed, dit espérer qu’après cette formation, « certaines négligences et laisser-aller seront évités ». Pour rappel, d’autres ateliers de formation similaires avaient été organisés en 2015 par la MONUSCO notamment à Bukavu, Goma, Kisangani et Lubumbashi.

Article et Photos : MONUSCO /Fiston Ngoma Mayabala
PIO Assistant/Uvira.