La Monusco met en garde ses officiers contre les abus et exploitation sexuels

La Monusco met en garde ses officiers contre les abus et exploitation sexuels

La Monusco met en garde ses officiers contre les abus et exploitation sexuels. Photo MONUSCO/Alain Wandimoyi

8 aoû 2017

La Monusco met en garde ses officiers contre les abus et exploitation sexuels

Goma, le 4 août 2017 – Les responsables militaires de la Monusco, à savoir les commandants des brigades et commandants des secteurs, ont suivi vendredi 4 août à Goma, une séance de rappel des principes des Nation-unies en matière de lutte contre les abus et exploitation sexuels. Une séance initiée par l’Equipe de conduite et discipline (CDT).

«Ce n’est pas correct queles femmes et les filles congolaises soient abusées et exploitées par les personnels de maintien de la paix qui sont sensés les protéger ». C’est en ces termes que le commandant de la Force s’est adressé aux officiers militaires de la mission, venus de différentes provinces. Pour le  général Derrick Mgwebi, « un des défis auxquels sont confrontées les Nations unies, ce sont les abus sexuels impliquant les casques bleus. Il faut que cela cesse», a-t-il martelé.

Des cas d’abus signalés

Mme Adama Ndao, responsable de l’Equipe de conduite et discipline, indique que des cas d’abus et exploitations sexuels impliquant les casques bleus ont été et continuent à être signalés. C’est la raison de cette rencontre avec les commandants des brigades et des secteurs. « Ici, ils sont briefés pour aller à leur tour s‘adresser à leurs hommes », dit-elle. 

Elle ajoute que c’est la politique de tolérance zéro qui est de mise pour tout cas avéré d’abus et d’exploitation sexuelle. «Nous ne pouvons pas demander à nos partenaires congolais de l’armée et de la police de respecter les normes en ce qui concerne les abus et exploitations sexuels si nous ne donnons pas le bon exemple. Nous devons nous assurer que les hommes que nous déployons respectent toutes les normes dans ce domaine», explique-t-elle.

Sanctions rigoureuses pour cas avérés

Pour la responsable de CDT, « tolérance zéro » veut dire que tous les cas doivent être rapportés. Elle indique qu’un mécanisme sera mis en place pour que tout le monde soit au courant de la procédure à suivre. Et là, c’est le premier aspect. Le deuxième, c’est l’enquête. «Parce que chaque cas qui est rapporté fait l’objet d’une enquête exhaustive, aussi bien au niveau de la mission que celui des pays d’origine des personnes concernées. Et il y a beaucoup de personnes qui ont été sanctionnées. Les sanctions vont jusqu’à rayer les personnes de l’armée de leurs pays, notamment dans les pays qui ont adopté la politique de tolérance zéro en matière d’abus sexuels, explique Adama Ndao.

Et de préciser : «A notre niveau, dès que nous recevons l’information, nous informons notre siège qui est à New York, qui à son tour informe les représentations diplomatiques des pays concernés qui immédiatement déploient des enquêteurs qui viennent ici et mènent l’enquête. Lorsque l’enquête est confirmée, les cours militaires sont convoquées. Et ici nous avons eu beaucoup de cours militaires qui sont venues juger des cas et des sanctions ont été prononcées à l’encontre des personnes impliquées».

Une formation étendue à tout le personnel des Nations unies

Après la formation des officiers, des séances similaires sont prévues en faveur des policiers mais aussi des responsables civils au sein de la mission. En septembre prochain, seront formés les chefs des secteurs, les chefs de bureau, les chefs des sections mais aussi, toutes les personnes qui occupent des positions managériales au sein de la mission. Une manière de s’assurer que tout le personnel, civil et en uniforme sera au parfum des normes onusiennes dans la lutte contre les abus et exploitations sexuels.

Rosalie Zawadi