La MONUSCO participe à la redynamisation du comité local de paix de Kabeke

La MONUSCO participe à la redynamisation du comité local de paix de Kabeke

La MONUSCO participe à la redynamisation du comité local de paix de Kabeke. Photo MONUSCO/Marcelline Comlan

2 nov 2017

La MONUSCO participe à la redynamisation du comité local de paix de Kabeke

Kalemie – le 1er Novembre 2017.  La MONUSCO,  les autorités territoriales de Manono, la coordination de la société civile, et les délégués des ONGs, en l’occurrence, la Commission diocésaine Justice et Pais,  les ONG d’action sociale et de développement AIRD et Amuka,  ont effectué  le mardi 31 octobre 2017,  une mission conjointe à Kabeke en territoire de Manono.  Kabeke est  une localité située à environ 200 km au Nord-Est de Manono-centre.

L’objectif de la mission était d’évaluer  le travail des  comités locaux  de paix, mais  aussi d’examiner les modalités de mise en œuvre des projets financés par la MONUSCO en faveur des populations dans le cadre des projets de réduction des violences communautaires.

Au cours de la mission, la délégation a rencontré les autorités locales, les chefs traditionnels ainsi que la population de Kabeke.  Environ  trois mille personnes vivent dans cette localité meurtrie par les tensions intercommunautaires  dont la résolution a  abouti à l’installation d’un comité local de paix – Baraza – en 2016 en exécution  du programme – Ilots de stabilité.

Rejoints par le comité de paix de Nsenga Tshimbu pour l’occasion, les membres des Baraza. Soit au total vingt-huit membres  ont fait le point de leurs actions axées entre autres sur la sensibilisation à la cohabitation pacifique entre  les communautés Twa et Bantous dans la région. Le constat est que l’action des Baraza est positive. La région est globalement calme même si on déplore  parfois quelques périodes de tension vite maitrisées sous l’impulsion des membres des Baraza. Les membres des Baraza ont également  fait part des nombreux défis auxquels Kabeké est confrontés, décrivant un certain nombre de situations complexes à gérer, et qui constituent un frein à leur contribution à la paix. La région est de plus en plus enclavée ; les routes et dessertes agricoles se sont dégradées au fil des années. Le ravitaillement en produits agricoles et l’alimentation des populations, constituent  un défi de survie pour les populations. Autre point, les conditions sanitaires. A Kabeké, le centre de santé manque de tout. Le centre de santé ne l’est que de nom comme l’a souligné un habitant. Dans la région, le taux de mortalité est élevé. Beaucoup de femmes meurent à l’accouchement. Rien que pour la période de septembre à octobre 2017, selon l’infirmier du village, trois femmes ont succombé à l’accouchement au moment de leur  transfert vers l’hôpital de Kiyambi  situé à 100 km de Kabeké.

Au plan de la scolarité, la localité compte deux écoles primaires dont les salles de classe sont construites en paille et les élèves étudient dans des conditions précaires. L’équipement didactique est quasiment inexistant. Kabeke dispose aussi d’un établissement secondaire de quatre classes. Une quarantaine d’élèves y suivent les cours sans grand moyens en personnel et en matériel. 

Les membres des Baraza ont également demandé que la zone de Kabeke soit désenclavée par  les moyens de communication. Aucun prestataire de téléphonie mobile n’y est représenté. « Nous avons l’impression de ne plus appartenir à ce pays », se sont indignés les habitants.

Plus spécifiquement, la question de l’enrôlement des lecteurs  s’est posée pour le groupement de Nsenga Tshimbu. La réponse de l’Administrateur de territoire de Manono  a été immédiate. Pierre Mukamba Kaseya a précisé que  « concernant le  dossier de l’enrôlement dans le groupement, nous avons remonté le dossier à la hiérarchie, et on nous a dit que bientôt, les  fils de Nsenga Tshimbu de seront bientôt enrôlés ».

Marcelline Comlan/Kalemie