Territoire de Walikale : L’OMS et la MONUSCO au chevet des populations d’Oninga affectées par une épidémie de diarrhée Cholériforme.

Territoire de Walikale : L’OMS et la MONUSCO au chevet des populations d’Oninga affectées par une épidémie de diarrhée Cholériforme.

L’équipe conjointe des experts MSP-OMS s’entretenant avec un chef de groupement et des membres de sa communauté sur les mesures d’hygiène individuelle et collective. © OMS/ Hélène Komerwa.

1 nov 2017

Territoire de Walikale : L’OMS et la MONUSCO au chevet des populations d’Oninga affectées par une épidémie de diarrhée Cholériforme.

L’OMS et la MONUSCO sont allées, le 27 octobre dernier, au secours des populations d’Oninga, affectées par une épidémie de diarrhée cholériforme depuis au moins 3 semaines. La localité d’Oninga est située à au moins 300 km du chef-lieu du territoire de Walikale, soit à deux semaines de marche à pied.

C’est, sur demande du gouvernement provincial, que la MONUSCO a disponibilisé deux hélicoptères pour transporter 700 kg de médicaments et d’instants, don de l’OMS, afin de soulager les malades et contrecarrer l’épidémie. Les casques bleus de la MONUSCO qui ont accompagné la délégation ont sécurisé les lieux ; la localité étant enclavée et sous contrôle des groupes armés. Cette sécurisation a permis aussi de convoyer les médicaments jusqu’au centre de santé, leur lieu de destination.

Ce centre, qui fait partie de 5 autres qui constituent la zone de santé de Pinga,  dessert une population estimée à au moins 11 mille habitants. Le centre  de santé, d’après ses responsables, manque  de tout ; notamment d’infrastructures adéquates, d’équipements médicaux, de médicaments, tout comme de personnel suffisant et qualifié. D’ailleurs, expliquant les causes de la propagation assez rapide de la maladie qui a fait 29 décès en l’espace de trois semaines, l’infirmier titulaire, Samuel Burabala Musambia, parle de «manque d’espace d’isolement des malades et d’eau potable ». Il évoque aussi la non observation des pratiques d’hygiène par les populations, souvent par ignorance.

De leur côté, les populations d’Oninga se plaignent des problèmes d’accès aux soins médicaux qui reste un casse-tête pour elles. A cause de son total enclavement, la localité d’Oninga n’a pas de marché ; et par conséquent  les activités  économiques sont quasi inexistantes. Les populations tournées vers l’agriculture ne peuvent vendre nulle part leurs produits, ni les évacuer dans les grandes agglomérations, faute de routes. Ainsi, à majorité pauvres, ces populations  disent ne pas être capables d’assurer l’éducation, ni les soins de leurs enfants. Pour se procurer les produits de première nécessité et les médicaments, elles sont obligées de faire plusieurs jours de marche pour atteindre d’autres agglomérations afin d’effectuer quelques échanges commerciaux, souvent en troque. C’est pourquoi, toutes disent que l’assistance de l’OMS et l’accompagnement de la MONUSCO, dans ce contexte, sont un ouf de soulagement.

Sur le plan sécuritaire, même si une accalmie s’observe dans la localité, les milices armées ne sont pas loin, notamment le Nduma Defence of Congo, NDC/ Rénové de Guidon avec qui les populations sont obligées de cohabiter.  Il faut préciser qu’il n’y a aucune présence de l’Etat -pas de police, ni d’armée, moins encore d’administration - dans la localité d’Oninga.

Sifa Maguru