La Police Monusco d’Uvira échange avec des Organisations féminines sur les stratégies de lutte contre les violences basées sur le Genre et les tracasseries policières

La Police Monusco d’Uvira échange avec des Organisations féminines  sur les stratégies de lutte contre les violences basées sur le Genre et les tracasseries policières
14 oct 2016

La Police Monusco d’Uvira échange avec des Organisations féminines sur les stratégies de lutte contre les violences basées sur le Genre et les tracasseries policières

Uvira, le 14 octobre 2016 – Une équipe de la Police civile des Nations Unies de la Monusco-Uvira au Sud-Kivu a rencontré des responsables des Organisations féminines de la Cité d’Uvira ce jeudi 13 octobre. La rencontre qui a eu lieu à la Salle des réunions de la Cité, a mis face à face la Police Monusco (dont la délégation était conduite par la Cheffe de Secteur Clémence Doamba) et 15 leaders d’Organisations féminines d’Uvira. Elle avait pour objectif d’échanger sur les stratégies communes de lutte contre l’insécurité à Uvira en général ; mais plus particulièrement, des voies et moyens susceptibles de tacler les violences et tracasseries dont les femmes font quotidiennement l’objet aussi bien de la part de civils que d’hommes en uniformes. Car, au cours de cette interaction, les femmes leaders d’Uvira ont évoqué tour à tour les tracasseries policières qui nuisent à leurs petites activités économiques, la « discrimination dans les activités commerciales transfrontalières », avec notamment ce qu’elles ont qualifié de politique du deux poids et deux mesures qui leur interdit de traverser la frontière avec le Burundi pour leurs activités commerciales, alors même que leurs homologues burundaises entrent en toute liberté en RDC où elles exercent leurs activités économiques.

La dernière doléance présentée par ces femmes est la présence et l’encadrement des groupes d’auto-défense de Quartiers, communément appelés ici « Balala Rondo » ; il s’agit de ces jeunes gens d’Uvira qui, au nom de la lutte contre l’insécurité, se sont constitués en  groupes d’auto-défense pour « assurer la sécurité des populations » à certains endroits de la Cité d’Uvira pendant la nuit ». Bien que non armés (même si certains disposent d’armes blanches, dont des machettes), ces jeunes gens sont parfois mal perçus par la population qui accuse certains d’exactions et de tracasseries.

Cecile Nyota Gagoro, Chargée des questions de Genre et de la lutte contre les  violences sexuelles à Uvira, a remercié la Monusco pour cette initiative d’appui et d’accompagnement  quotidiens des autorités congolaises pour la protection des populations civiles. A son tour, la Cheffe de la Police Monusco-Uvira a souhaité une meilleure collaboration des Organisations féminines avec non seulement la Police nationale congolaise, mais avec la Police des Nations Unies pour l’efficacité de la lutte contre l’insécurité à Uvira.

Pour ce faire, Clémence Doamba a invité toutes les femmes à dénoncer les auteurs d’infractions, quels qu’ils soient. S’agissant des violences sexuelles, elle a proposé l’élaboration d’un plan de travail conjoint avec les responsables des Organisations féminines pour des séances de sensibilisation sur les violences sexuelles et basées le Genre dans les différents Quartiers de la Cité. Enfin, elle en a profité pour informer les participantes de la mise en place de la nouvelle stratégie opérationnelle de lutte contre l’insécurité à Uvira (SOLIUV). A ce propos, les femmes ont été informées que deux « numéros verts », à la charge de la Monusco vont être disponibles dans les prochaines heures à Uvira auprès de la Police congolaise. Tout citoyen pourra ainsi appeler gratuitement la PNC pour signaler ou dénoncer tout fait sécuritaire. 

Jean-Tobie Okala

Photos: Youssouf Ali Sougoudi/Police Monusco-Uvira