Le volcan Nyiragongo, dix ans après son éruption

19 jan 2012

Le volcan Nyiragongo, dix ans après son éruption

Goma, 19 janvier 2012 - Le 17 janvier 2012, dix ans après l'éruption du volcan Nyiragongo, le Bureau des Nations pour les Services d'Appui (UNOPS), en partenariat avec l'Observatoire volcanologique de Goma (OVG), a organisé une conférence sur la gestion des risques volcaniques dans la région des Virunga et la dimension transfrontalière. Pour rappel, un projet d'appui à l'OGV pour le monitoring et la surveillance des volcans actifs des Virunga avait été lancé en 2009 et exécuté par l'UNOPS. Ce projet de 2 100 000 dollars américains est financé par l'Union Européenne et la Coopération suisse.

Une centaine de participants au premier rang desquels, les autorités du Nord Kivu et celles de la province ouest du Rwanda, le Directeur de l'Observatoire, le chef de Projet UNOPS et la chef de Bureau de la MONUSCO du Nord Kivu, étaient présents à la conférence de ce jour commémoratif.

Les vues partagées par les différents participants ont tourné autour de l'urgence de communiquer sur les risques volcaniques en RDC d'une part, et d'autre part la croissance démographique de la ville de Goma où la population est passée de 400 000 individus en 2002 à 1 000 000 en 2010. Situé à seulement 18 km au nord de la ville de Goma, le volcan Nyiragongo est extrêmement actif avec la présence dans son cratère du plus grand lac de lave au monde.

Dario Tedesco, volcanologue et chef du projet d'appui à l'OGV a expliqué la stratégie de sensibilisation qui consiste en des campagnes d'éducation régulièrement organisées dans les écoles, les secteurs publics et privés, accompagnées d'outils d'information (dépliants, posters, t-shirts, photos et films) afin de renforcer la compréhension des risques volcaniques. Par ailleurs, Radio Okapi que sponsorise et dirige la MONUSCO diffuse chaque semaine une émission de vulgarisation scientifique et de sensibilisation sur les risques volcaniques, tandis qu'un site de l'OGV y est spécialement consacré.

Monsieur Tedesco a tout particulièrement insisté sur le Plan de Contingence, qui concerne directement les villes de Goma en RDC et de Gisenyi au Rwanda. Une camera installée à l intérieur du cratère du Nyiragongo en juillet et en novembre 2011 sera bientôt opérationnelle.

La MONUSCO a mis ses hélicoptères à la disposition des volcanologues, leur permettant ainsi de survoler régulièrement les volcans des Virunga. En effet, depuis plus de deux mois que le Nyiamulagira est en éruption ces survols ont permis de donner aux agences humanitaires comme aux autorités provinciales toutes les informations nécessaires.

« C'est un travail d'équipe et de longue haleine, car le plan de contingence doit être constamment tenu à jour, » a dit la chef de bureau de la MONUSCO du Nord Kivu, Hiroute Guebre Sellassie à ses homologues. « Il est important que toutes les parties prenantes en soient informées et s'approprient ce plan de contingence pour assurer sa pertinence, » a-t-elle ajouté.

Nyiragongo (celui qui fume) et Nyiamulagira (celui qui commande) ont une signification mythique pour les tribus vivant au pied de ces volcans, la demeure de l'esprit des morts qui travaillent à activer le feu de la montagne, selon les croyances ancestrales. Le Nyiragongo et le Nyamuragira très actifs ont eu plusieurs éruptions depuis environ 1880. La dernière s'est produite le 17 janvier 2002. Des fissures déversent d'importantes coulées de lave fluides qui traversent la ville de Goma jusqu'au lac Kivu.

Clara Padovan/ MONUSCO et Dario Tedesco/ UNOPS