Un millier de déplacés autour de la base de la MONUSCO à Goma

17 jan 2012

Un millier de déplacés autour de la base de la MONUSCO à Goma

Goma, 16 janvier 2012 – L'agglomération de Ntoto située à environ 200 km au Nord-Ouest de Goma, dans le territoire de Walikale, fait aujourd'hui figure de village fantôme. Les villageois ont fui leurs habitations pour trouver refuge autour de la base militaire de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).

Ils sont estimés à plus d'un millier à vivre dans des habitations de fortune qu'ils ont érigées autour de cette base tenue par les Casques bleus indiens. D'autres ont pris d'assaut une école primaire, ou encore les locaux de l'ONG Synergie des Femmes pour le Développement, non loin de la base. « C'est grâce à la MONUSCO que vous voyez la présence de toutes ces personnes ici, sinon tout le monde serait parti ailleurs. La situation sanitaire, sécuritaire et alimentaire n'est pas bonne et les déplacés n'ont plus accès à leurs champs, » explique un enseignant au micro de Radio Okapi, la radio que sponsorise la mission onusienne.

La plupart de ces déplacés ont fui une dizaine de villages du groupement de Waloa Uroba dont Ntoto est le chef lieu. Ils viennent notamment de Brazza, Kashalala, Binkusé, Mashuo, Ruenga, Kiheri, Kilungu et Ntoto-centre. S'ils ont fui ces villages, c'est à cause des combats qui ont opposé la semaine dernière les Forces de Défense du Congo (FDC), nées d'une milice locale, aux Forces de Défense de la Libération du Rwanda (FDLR). Il y a un mois, Ntoto était aux mains des FDC, qui aujourd'hui en ont été chassés par les FDLR, ces derniers devenant les nouveaux maîtres des lieux.

Les populations, pour leur part, veulent bien retourner chez elles, mais elles soutiennent que ce ne serait pas avant que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aient sécurisé le secteur. En attendant, bonne nouvelle pour ces déplacés, les humanitaires annoncent une assistance à partir de cette semaine.

Clara Padovan et Bernardine Diambu/ MONUSCO