Les exploitations et abus sexuels expliqués aux riverains de la base logistique de la MONUSCO à Kananga

Les exploitations et abus sexuels expliqués aux riverains de la base logistique de la MONUSCO à Kananga. Photo MONUSCO/Laurent Sam OUSSOU

16 juil 2020

Les exploitations et abus sexuels expliqués aux riverains de la base logistique de la MONUSCO à Kananga

Laurent Sam OUSSOU

L’Unité conduite et discipline de la MONUSCO a sensibilisé le 10 juillet 2020, en deux sessions, 40 représentants des communautés vivant autour de sa base logistique située à l’aéroport de Kananga, dont 12 femmes, sur les exploitations et abus sexuels (EAS) commis par le personnel des Nations unies. Une population issue des localités Oasis, Tubuluku et Mulombodi.

La base logistique de la MONUSCO regroupe, en effet, des militaires de la Force de la MONUSCO ainsi que des civils. La question des EAS est très importante au sein des Nations Unies où une politique de tolérance zéro a été instituée par le Secrétaire Général, Antonio Gutteres, qui estime que « les hommes et les femmes qui se mettent au service de la bannière bleue ont le devoir de faire preuve des plus hautes qualités d’intégrité, de professionnalisme et de respect de la dignité de la personne humaine. »

La prévention est donc au cœur de la stratégie de l’ONU visant à lutter contre l’exploitation et les abus sexuels. «La prévention doit être menée de façon dynamique et globale et faire l’objet d’un partenariat entre l’ONU et ses États Membres», a souligné M. Gutteres.

Ainsi, cette activité a été menée par l’équipe de conduite et discipline de la mission onusienne en collaboration avec l’ONG locale dénommée LIFID (Ligue des filles et femmes instruites pour le développement). A en croire les organisateurs, l'objectif est de pousser les communautés à être vigilantes et s’opposer à tout acte qui touche à leur dignité par tout agent des Nations Unies opérant à Kananga.

« Nous avons trouvé que c’est très urgent et utile de former la population d’Oasis, Tubuluku et Mulombodi sur la mission de l’équipe de conduite et discipline de la MONUSCO parce que d’abord, c’est une population qui entoure l’aéroport où nous trouvons les militaires et le personnel civil des Nations Unies. Cette population doit être responsable pour dénoncer les cas d’EAS mais aussi pour les prévenir et cela nécessite une bonne connaissance de la question », a expliqué Régine Mbombo, la présidente de cette ONG.

Nous avons appris que les militaires des Nations Unies ne peuvent pas avoir des rapports sexuels avec nous en échange d’un quelconque bien ou pour de l’argent. Ce sont des actes punissables.

Les bénéficiaires de cette sensibilisation  se sont dit satisfaits, comme l’a indiqué un notable, le chef Evariste Ndumba wa Mipolo. Pour lui, « c’est une bonne formation pour la population qui dit d’ailleurs non aux abus sexuels commis par le personnel de la MONUSCO ici au Kasaï central. C’est une bonne formation puisque nous avons toutes les informations nécessaires pour pouvoir nous défendre et la population doit aussi savoir quand et comment on peut aussi parler, voire dénoncer les abus qui sont en train de se faire. La population étant informée maintenant, tout le monde doit prendre garde de ne pas commettre les abus et de ne pas faire le mal comme il est prévu dans la formation en faisant de fausses allégations car nous savons que la loi nous interdit cela. »

Quant à Alphonsine Ngandu, une des participantes, elle estime que « nous avons appris que les militaires des Nations Unies ne peuvent pas avoir des rapports sexuels avec nous en échange d’un quelconque bien ou pour de l’argent. Ce sont des actes punissables …. Et lorsque nous allons constater que notre population se comporte comme cela, nous allons avant tout, d’abord la sensibiliser afin qu’elle dénonce ce genre d’attitude afin qu’elle n’affecte pas notre localité. »