Les volontaires congolais se mobilisent contre le paludisme

21 fév 2014

Les volontaires congolais se mobilisent contre le paludisme

Le Front Commun Contre le Paludisme (FCCP), en partenariat avec le programme des Volontaires des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC) et le Secrétariat National du Volontariat, a organisé un atelier de plaidoyer des associations de volontaires de la société civile à l’occasion de la Journée Mondiale contre le Paludisme.

Ce mercredi 24 avril 2013, les associations volontaires de la société civile congolaise ont répondu présent à l’appel mondial à se mobiliser pour un monde sans paludisme. Plus de 120 volontaires se sont retrouvés pendant toute une matinée afin de discuter de leur rôle dans la lutte contre le paludisme en RDC. Leur objectif : réfléchir sur un plan d’action et de mobilisation citoyenne ainsi que sur le plaidoyer en faveur d’une loi encadrant la lutte contre le paludisme. Organisé en prélude à la Journée Mondiale contre le Paludisme et sur fond des discussions globales post-2015 sur la reformulation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, cet atelier a offert l’occasion aux associations de volontaires d’apporter leurs voies au processus actuellement en cours en plaidant pour le maintien d’un objectif ambitieux contre le paludisme.

Les participants à l’atelier ont vite donné le ton de la journée en insistant sur la nécessité d’engager citoyens et politiciens dans les efforts pour endiguer et éradiquer la maladie et d’y associer les volontaires. ‘’Mobiliser les volontaires, c’est les engager dans la lutte contre le paludisme et inciter activement les autres à en faire autant’’, explique Flavien Muzuluba Kinier, Secrétaire National du Volontariat, en soulignant l’apport essentiel des volontaires aux efforts pour vaincre la maladie. Les participants ont évoqué la capacité du volontariat à mener en amont des actions de sensibilisation, d’éducation et de mobilisation de la population. ‘‘L’enjeu est de conscientiser sur les dangers du paludisme – qui reste peu connu de la majorité et entouré de mythes – et d’encourager les populations à adopter des gestes préventifs de base pour eux-mêmes mais aussi pour la communauté. Ces activités de sensibilisation et de mobilisation sont indispensables à lutte contre le paludisme, elles sont à notre portée et nous pouvons agir là où d’autres acteurs échoueraient’’, explique Gilbert Mugisho, Coordonnateur du FCCP. ‘’Notre rôle, en tant que volontaires, est aussi d’interpeller les décideurs et de veiller à ce que des moyens conséquents soient mis à la disposition de la lutte contre le paludisme et que les engagements pris soient traduit en action.’’

Les conclusions de l’atelier ont débouché sur une série de propositions qui ont été présentées au Ministre de la Santé au cours de la célébration officielle organisée par le Programme National de Lutte contre le Paludisme au Ministère des Affaires Etrangères à Kinshasa le 25 avril 2013. Ces propositions comprennent une série d’actions visant la mobilisation de la population et la promotion d’une citoyenneté responsable, comme la mise en place d’un fonds civil de lutte contre le paludisme, l’assainissement des quartiers et la gestion des déchets au niveau communautaire, la sensibilisation dans les écoles, les églises et de porte-à-porte et la formation des volontaires, etc. Une série de recommandations ont également adressées aux décideurs politiques, dont la prise en charge financière des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. Enfin, afin de consolider et de redoubler les efforts déjà réalisés, les volontaires ont préconisé de renforcer les synergies entre tous les parties prenantes, y compris la société civile, et de mettre des moyens conséquents à la disposition de la lutte contre le paludisme.

Le paludisme est une maladie endémique en RDC qui est classé en 2ème position parmi les pays les plus touchés dans le monde et en Afrique (OMS 2012). Bien que ce soit une maladie curable et évitable, le paludisme y est la première cause de mortalité et touche les personnes les plus démunies, en particulier les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. La maladie pose un problème de développement sérieux pour le pays en interférant avec l’éducation et la santé et perpétue la pauvreté en affaiblissant la résilience socio-économique des ménages. Le thème de la campagne mondiale de lutte contre le paludisme de 2013, ‘’Investir dans l'avenir, vaincre le paludisme’’, a fait ressortir pour la RDC que le meilleur investissement pour le développement du pays passe par l’élimination de la maladie.