Goma, 27 août 2010 - Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unie en RDC est retourné à Kinshasa, à l'issue d'un séjour de 24 heures au Nord Kivu. En provenance de l'Ouganda et du Rwanda, Roger Meece était venu s'enquérir de la situation sécuritaire après la récente tuerie de trois Casques bleus et le viol massif de femmes dans cette province en proie à l'insécurité.

Durant son séjour, Roger Meece accompagné du chef du bureau de la MONUSCO/Nord Kivu et d'autres cadres civils et militaires de la Mission s'est rendu à Kibua et à Kirumba, respectivement dans les territoires de Walikale et de Lubero, pour voir et comprendre ce qui s'était réellement passé dans ces deux localités.

Le 18 aout dernier à Kirumba, à quelque 190 Km au nord-ouest de Goma, trois Casques bleus indiens avaient été tués par des hommes armés qui ont fait irruption dans leur base. Quant à la zone de Kibua, notamment dans le groupement d'Ihana, plus de 150 femmes ont subi entre les 30 juillet et 2 aout derniers un viol collectif dans une dizaine de villages.

A Kibua, chef lieu de ce groupement, le Représentant spécial Meece a rencontré le commandant de la base de la MONUSCO ainsi que les notables. Les responsables locaux l'ont informé que les populations commençaient à regagner petit à petit leurs villages après les événements malheureux.

Roger Meece a promis, pour sa part, de tout mettre en œuvre pour continuer à assurer avec efficacité la sécurité des populations : « Les efforts de la MONUSCO vont se poursuivre pour remplir notre première priorité de protection des civils en partenariat toujours avec les autorités congolaises. A Kibua, c'est évident que quelque chose d'horrible s'est passé; des viols massifs dans plusieurs villages, ainsi que des pillages. Ca montre l'importance de tout faire pour mettre fin aux activités des groupes armés » a dit M. Meece.

A Kirumba, le RSSG s'est aussi dit choqué par le meurtre des trois Casques bleus avant de souligner que: « Nous avons intérêt, en partenariat avec les autorités, à retrouver les coupables et à les remettre à la justice pour qu'ils répondent de leurs actes ». Toutefois, il a exprimé sa préoccupation quant à la situation des populations qui font face chaque jour à l'insécurité dans cette région.

« Cette situation montre l'importance de renforcer la collaboration avec les autorités congolaises pour mettre fin à la menace qui pèse sur la population et lui permettre de vivre la vie qu'elle mérite » a souligné M. Meece. De retour à Goma en fin d'après midi, il a rencontré au quartier général de la MONUSCO les autorités politiques et militaires de la province.

De son côté, le Représentant spécial adjoint en charge des questions humanitaires, Fidèle Sarassoro, était aussi dans la région. A Oicha, chef lieu du territoire de Béni, où il est allé constater de visu la situation des déplacés, M. Sarassoro s'est dit consterné par les conditions difficiles dans lesquelles vivent ces populations.

Les populations de plusieurs villages du territoire de Béni se sont en effet retrouvées à Oicha pour fuir l'insécurité, mais aussi les opérations des FARDC contre les rebelles ougandais de l'ADF/NALU dans la région. Avant de regagner Kinshasa, le coordonnateur humanitaire a indiqué qu'il ferait un plaidoyer auprès des bailleurs de fonds pour une réponse rapide et adéquate à ces problèmes.

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Déclaration du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies,
Roger Meece, à l'occasion du drame de Kibua

Kinshasa, le 30 août 2010 - Les actes de viol sur l'axe d'Impofi à Kibua du 30 juillet au 02
août dans le territoire de Walikale ont choqué les Nations Unies comme ils ont choqué l'opinion
nationale et internationale. Je me joins aux autorités nationales ainsi qu'à la communauté
internationale pour condamner ces actes ignominieux.

Un tel drame nous interpelle évidemment. Nous avons d'ores et déjà entamé une revue de nos
actions et de nos procédures afin de déterminer ce que nous aurions pu faire mieux et plus vite
pour protéger et assister les victimes de ces viols abominables.

La Mission de Stabilisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo a
d'abord un mandat de protection des civils. A cet égard, nous travaillons en partenariat avec les
forces de sécurité de l'Etat congolais et nous cherchons chaque jour à améliorer notre capacité
à protéger les populations en danger. Les multiples critiques avancées dans le cadre du drame
de Kibua ne reflètent nullement les réalités de ce qui s'est passé.

En dépit des progrès accomplis par la République Démocratique du Congo sur la voie de la
paix et de la reconstruction, la réalité est que des groupes armés étrangers et congolais,
comme les éléments FDLR encore présents et les Mai-Mai Cheka, continuent à piller, violer et
tuer dans l'Est du pays. Dans le cadre de son mandat, la MONUSCO va continuer à soutenir le
Gouvernement afin de trouver la solution à ce problème et d'instaurer la paix et la stabilité dans
cette partie du territoire congolais.

Les Autorités, la Mission, ainsi que tous les acteurs de la Communauté internationale, doivent
agir ensemble de manière plus décisive pour mettre fin aux crimes de ces groupes armés
illégaux : FDLR, Mai-Mai et autres.

Nous discutons avec les autorités nationales des moyens d'améliorer la protection des civils. A
ce titre, la MONUSCO a déjà lancé, depuis des mois, des initiatives pour améliorer sa capacité
d'analyse et de communication avec les populations, telles que les Equipes conjointes de
protection, les Interprètes de liaison communautaire. Cette initiative va encore se renforcer avec
la mise en place, très bientôt, des Centres d'alerte précoce.

La juste indignation soulevée dans le monde entier par les actes criminels de Kibua doit tous
nous inciter à agir de manière plus décisive contre leurs auteurs et à nous mobiliser pour que la
loi et l'ordre prévalent face à la barbarie. La MONUSCO pour sa part ne ménagera aucun effort
pour appuyer les autorités nationales en vue de ramener la paix et la stabilité sur l'ensemble du
territoire de la RDC.