Plus de 24000 ex-combattants et leurs dépendants rapatriés par la MONUSCO depuis 2002

8 mar 2011

Plus de 24000 ex-combattants et leurs dépendants rapatriés par la MONUSCO depuis 2002

Bukavu, 7 mars 2011 - Depuis 2002, la Mission de l'ONU pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) assure, par semaine, le rapatriement volontaire d'au moins deux combattants étrangers et leurs familles en RDC. Seulement pour l'année 2010, 1165 ex-combattants étrangers ont été rapatriés dans le cadre du programme Démobilisation, Désarmement, Rapatriement, Réintégration et Réinsertion (DDRRR), et depuis le début 2011, 286 rapatriements ont été organisés.

Les conflits qui se sont succédés en RDC dans les années 1990 ont engendré un processus de militarisation de la société congolaise. Ces conflits ont non seulement créé des milices locales d'autodéfense à mi-chemin entre action politico-militaire et criminalité, mais également ont amené sur le territoire congolais des forces irrégulières étrangères en raison de la dimension transfrontalière du conflit qui a créé une interdépendance complexe avec les conflits des pays voisins. La présence de ces forces armées, incontrôlées pour la plupart, constituent un élément de déstabilisation important.

La signature des accords de cessez-le-feu à Lusaka en juillet 1999 a ouvert le chemin vers la paix. En 2002, la MONUSCO, à travers le programme Démobilisation, Désarmement, Rapatriement, Réintégration et Réinsertion (DDRRR), a commencé son travail de sensibilisation des combattants étrangers pour un rapatriement volontaire.

Les chiffres
Les chiffres des rapatriés par le programme DDRRR de la MONUSCO depuis le lancement de l'opération en 2002 jusqu'en début mars 2011 s'élèvent à 24006 pour toute la RDC dont 14172 combattants et 9834 dépendants. Entre janvier 2009 et mars 2010, les statistiques montrent que sur les 2400 combattants rwandais et 2575 de leurs dépendants rapatriés, près de la moitié, soient 1037 combattants accompagnés de 1437 dépendants, proviennent du Sud Kivu. Avec une moyenne de reddition de trois combattants par jour, le bureau du programme DDRRR du Sud Kivu a enregistré, de mars 2010 à mars 2011, 978 combattants étrangers qui se sont rendus pour un rapatriement volontaire. Au cours du premier trimestre de l'année 2011, plus de 138 combattants accompagnés de 148 dépendants ce sont présentés auprès des structures de transit de la province du Sud Kivu pour un rapatriement volontaire.

La reddition des combattants
Les combattants dans les groupes armés présentent une spécificité car ils se déplacent très souvent avec leurs "dépendants". D'une manière générale, ils se présentent aux camps de transit du programme DDRRR après avoir été sensibilisés soit par voie radiophonique soit par les sensibilisateurs du programme, ou tout simplement ils viennent se rendre d'eux même auprès des contingents de la MONUSCO en place.

Ils peuvent aussi être ramenés par des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) après des opérations unilatérales, comme c'est souvent le cas. Lors de ces opérations des combattants peuvent être tués avec leur dépendants. Les survivants, souvent des enfants et des femmes, sont abandonnés à leur propre sort ou ramenés par les FARDC pour être rapatriés. Ces derniers arrivent parfois dans des conditions inhumaines, faute de moyens logistiques ou par méconnaissance des mécanismes existants pour le traitement des combattants et de leurs dépendants, ou encore par simple ignorance du droit humanitaire international régissant le statut des civils et des dépendants qui se rendent volontairement, et qui ne doivent pas être traités en prisonniers de guerre.

Procédure de rapatriement
Lorsque des combattants se rendent pour être rapatriés, ils se présentent auprès des centres d'accueil du programme DDRRR MONUSCO situés souvent dans les territoires à forte présence de combattants. De ces camps de transit, ils sont réacheminés en ville, où ils sont enregistrés et pris en charge afin de préparer leurs documents qui leur permettront le retour dans leur pays d'origine. Du coté du pays d'origine, des dispositions sont prises pour leur réintégration sociale, et pour leur assurer la transition d'une vie de combattant à une vie civile.

Les autres groupes armés
Le programme DDRRR ne se cantonne pas seulement au rapatriement des combattants de groupes armés étrangers, il prend également en charge la démobilisation des membres des groupes armés locaux qui désirent revenir à la vie civile ou être intégrés dans l'armée régulière. Pour la MONUSCO et le gouvernement congolais, chaque défection est importante car elle représente une diminution de la capacité de nuisance de ces groupes armés.

Tahina Andriamamonjitianasoa / MONUSCO

Biliaminou Alao/ MONUSCO