RDC : ‘Africa Nègre Film’ salue la mémoire des soldats congolais et casques bleus morts au combat

'Africa Nègre Film’ vise à honorer tant les soldats congolais que les casques bleus de l’ONU morts au champ d’honneur en République démocratique du Congo que ceux encore en service. Photos MONUSCO / Carine Tope

19 mai 2022

RDC : ‘Africa Nègre Film’ salue la mémoire des soldats congolais et casques bleus morts au combat

Carine Tope

« 400 soldats de la paix sont tombés au champ de bataille en République démocratique du Congo. Ce chiffre constitue 10% du nombre global des casques bleus tués dans les missions de maintien de paix dans le monde ». Le directeur de la division de l’Information publique de la MONUSCO, Christophe Boulierac, l’a révélé mardi 17 mai 2022 au cours de la cérémonie de lancement, à Kinshasa, du projet de la série télévisée ‘Bomoko’.

Cette initiative de la dynamique ‘Africa Nègre Film’ vise à honorer tant les soldats congolais que les casques bleus de l’ONU morts au champ d’honneur en République démocratique du Congo que ceux encore en service. « La paix est difficile à construire. La paix prend du temps pour être consolidée. Nous devons tous la préserver », a-t-il ajouté.

Renforcer la fibre patriotique

A l’origine de cette initiative, Sergent Kabika Bashonga, jeune activiste congolais de Goma, souhaite attirer l’attention du gouvernement congolais et de la communauté international sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie est du pays et qui a déjà occasionné plusieurs morts.

Avec d’autres activistes du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, il désire, à travers ce projet cinématographique, rendre hommage aux Forces armées de la RDC (FARDC) qui se battent aux cotés des soldats de la paix de la MONUSCO pour mettre fin à l’activisme des groupes armés et mettre hors d’état de nuire différents groupes rebelles.

« Pour nous, jeunes issus des provinces où l’insécurité a atteint son paroxysme, la célébration de la journée du soldat congolais ce 17 mai est très symbolique. Elle renforce notre fibre patriotique », a-t-il affirmé dans son mot de circonstance au cours de la cérémonie.

Sergent Kabika Bashonga a salué l’amour, la bravoure et les sacrifices des FARDC engagées à défendre l’intégrité du territoire nationale ; parfois dans des conditions difficiles. « Nous saluons aussi les sacrifices que les casques bleus de la MONUSCO, ces hommes et femmes, ces frères et sœurs qui ont quitté leur pays, qui sont venus ici chez nous et qui sont dévoués à la restauration de la paix, parfois au péril de leur vie », a-t-il ajouté.

Appel à une participation collective pour restaurer la paix

Différentes couches de la population, notamment les représentants d’organisations de la société civile, des Forces armées de la République, des chefs coutumiers, des mouvements et associations de jeunes ainsi que des confessions religieuses ont participé à l’évènement.

Sergent Kabika Bashonga leur a rappelé que la construction de la paix n’est pas seulement l’apanage des seuls FARDC et soldats de la paix. « Nous devons tous nous approprier cette lutte. D’où le titre du film « Bomoko », qui signifie unité ; un appel au dialogue », a-t-il expliqué. 

Il a aussi saisi cette opportunité pour encourager les uns et les autres à faire face à la manipulation orchestrée, selon lui, par certains fils du terroir. « Nous savons tous que la MONUSCO doit partir, mais il y a des préalables à ce départ. C’est notre attitude, notre capacité à faire face à l’adversité qui va favoriser ce départ que plusieurs réclament. La MONUSCO n’est pas l’ennemie de la RDC », a-t-il assuré.

Dans le même ordre d’idée, Christophe Boulierac a aussi invité les fils et filles de la RDC à lutter contre la désinformation et les discours de haine distillés à travers les réseaux sociaux et qui constituent, selon lui, « une menace pour l’instauration de la paix » en RDC.