Retrait du Tanganyika en juin 2022 : la MONUSCO part mais les Nations Unies restent

Retrait du Tanganyika en juin 2022 : la MONUSCO part mais les Nations Unies restent. Photo Monusco / François-Xavier Mybe

10 mai 2022

Retrait du Tanganyika en juin 2022 : la MONUSCO part mais les Nations Unies restent

Carine TOPE

« Non, les Nations Unies ne quittent pas la province du Tanganyika ».

Marcelline Comlan, chargée de l’Information publique au bureau de la MONUSCO dans cette province, l’a expliqué vendredi 6 mai au cours d’une rencontre avec une cinquantaine de jeunes à Kalemie dont une dizaine de filles. 

La question du départ de la Mission est actuellement dans tous les esprits dans la province. Le plus souvent, le retrait de la MONUSCO du Tanganyika est assimilé au départ des Nations Unies, ce qui n’est pas le cas. 

Ainsi, pour dissiper les malentendus et les fausses informations à ce propos, le bureau de la MONUSCO, en partenariat avec le Réseau des Associations Congolaises de Jeunes (RACOJ), a organisé une séance de sensibilisation à l’intention d’une cinquantaine de jeunes de la communauté de l'Eglise Méthodiste Unie.  

Marcelline Comlan a expliqué que « le départ de la MONUSCO ne signifie pas que les Nations Unies quittent aussi la province ». Elle a souligné que les agences, fonds et programmes de l’ONU vont renforcer leurs interventions dans la zone et continuer avec leurs activités de développement au profit des communautés.  

Alors que plusieurs jeunes ont exprimé leur crainte de voir une résurgence de l’insécurité sur l’ensemble de la province après le départ de la MONUSCO, Marcelline Comlan a indiqué que la MONUSCO et les forces de défense et de sécurité vont continuer à travailler ensemble pour stabiliser les zones où il y a encore des poches persistantes d’insécurité, notamment dans les territoires de Nyunzu et Bendera.


 Vulgariser le plan de transition

Depuis quelques mois, des représentants du bureau de la MONUSCO à Kalemie rencontrent des membres de différentes couches de la population et des forces vives pour expliquer le plan de transition de la Mission et apporter des précisions sur les dispositions prises en vue de son départ.

Après avoir rencontré les groupes de femmes, la société civile, les leaders religieux et coutumiers, les autorités politico-administratives et militaires, ce sont les mouvements de jeunes de la ville qui étaient ciblés le 6 mai dernier.

A cette occasion, Marcelline Comlan a également expliqué aux jeunes le plan de transition, les axes prioritaires du mandat de la Mission contenu dans la résolution 2612 (2021). « Notre mandat met un accent particulier sur la protection des civils », a-t-elle insisté

Les échanges ont porté également plusieurs autres points liés au genre, aux violences sexuelles et à la participation de la femme et des jeunes, au DDR (démobilisation et réinsertion), occasion de vulgariser la résolution 1325 (2000) « Femmes, paix et sécurité » ainsi que la résolution 2250 (2015) « Jeunesse, paix et sécurité ».

Sensibilisation à la lutte contre le Covid-19 

La pandémie de Covid-19 a par ailleurs été abordée au cours de cette rencontre. François Xavier Mybe, journaliste à Radio Okapi, a sensibilisé les élèves sur les gestes et mesures barrières à observer pour limiter la propagation du virus en milieu scolaire.

Dans son intervention, il a appelé les élèves à plus de conscience sur la nécessité d’observer les gestes barrières en vue de se protéger et protéger les autres. «Je vous exhorte donc à  bien porter vos masques ; à vous laver régulièrement les mains »

Cette séance de sensibilisation s’est clôturée par un concours qui a notamment porté sur le mandat de la MONUSCO et le processus de retrait. Les gagnants ont reçu des prix, dont des pagnes, des stylos, des bracelets aux emblèmes de la Mission. 

A la fin de la rencontre, certains élèves ont remercié la MONUSCO pour ce partage d’information et se sont dit suffisamment outillés pour faire face aux fausses informations qui circulent sur le retrait de la Mission.