Situation sécuritaire délétère sur l’axe Bukavu Bunyakiri

Situation sécuritaire délétère sur l’axe Bukavu Bunyakiri
21 avr 2017

Situation sécuritaire délétère sur l’axe Bukavu Bunyakiri

La situation sécuritaire du tronçon Bukavu Bunyakiri, long de 76 Km, de la route nationale numéro 3 est préoccupante principalement en raison de l’état de la route. L’état de dégradation avancé et d’impraticabilité sur l’axe du Parc National de Kahuzi Biega pour les engins motorisés, notamment les motos et les véhicules 4x4, freine également les échanges de produits vivriers et manufacturés entre Bukavu et Bunyakiri. Cette situation qui perdure déjà depuis plusieurs années s’aggrave au fil du temps.

Situation sécuritaire et échanges commerciaux
Bunyakiri est une entité territoriale à environ 76 km au nord-ouest de Bukavu dans la province du Sud-Kivu. Centre administratif du groupement Kalima, dans la Chefferie de Buhavu, Bunyakiri est le grenier de la ville de Bukavu pour son approvisionnement en manioc, banane et de noix de palme. Bukavu approvisionne à son tour cette entité en produits manufacturés.

La traversée des 76 km prend habituellement cinq heures mais il faut maintenant près de 15h voire une semaine en période de pluies en raison des embourbements réguliers sur le tronçon.

Cette situation expose les usagers de la route aux attaques des bandits qui pillent tout et tout le monde à chaque opération.

A cette insécurité s’ajoute la hausse des prix des produits vivriers à Bukavu, des produits manufacturés à Bunyakiri et du prix du transport entre les deux localités.

L’état dégradé de la route ne permet pas non plus à la MONUSCO d’organiser des  patrouilles militaires sur l’axe. Aussi, les activités des autres Sections de la  MONUSCO  sont impossibles par la voie terrestre.

Partenariat MONUSCO/Gouvernement provincial pour la réhabilitation de la route
Afin de remédier à cette situation, la MONUSCO et le gouvernement provincial ont convenu de travailler conjointement à la réhabilitation de la route sur les axes  Miti-Mugaba et Mugaba-Miowe d’une longueur totale de 42 km, l’autorité provinciale fournissant le matériel local de construction, notamment le gravier.

C’est dans ce cadre que la MONUSCO, grâce à son contingent d’ingénieurs Uruguayens, s’attelle à réhabiliter une section de 21km entre Mugaba et Miowe (de la sortie du PNKB jusqu’à Miowe) avec 11 km de route déjà effectués.

Aussi, le contingent d’ingénieurs Chinois de la MONUSCO travaille sur l’axe Miti-Mugaba long de 15,7km, avec 8 km de route déjà réalisés.

Toutefois, les travaux connaissent un ralentissement depuis 2 mois en raison d’un manque de financement de l’Office des routes pour l’identification des sites d’approvisionnement des matériaux locaux de construction appropriés.

Face à cette situation, il est difficile de dire à quand la fin des travaux tel que cela était  prévu, pour une durée de trois mois.

De la nécessité d’un programme urgent de réhabilitation de grande envergure
Il faut noter que, sur cet axe Bukavu-Bunyakiri, plusieurs ponts sont dégradés ou sont dans un état d’érosion très avancé. Seule la prise en compte de la réhabilitation totale et en matériel définitif de la route par les autorités congolaises rendrait possible un avenir prometteur pour les usagers.

Biliaminou Alao/MONUSCO