Une stratégie globale pour la sauvegarde des sites naturels de la RDC

14 jan 2011

Une stratégie globale pour la sauvegarde des sites naturels de la RDC

Kinshasa, 14 janvier 2011 - A l'initiative du Gouvernement congolais, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC), Leila Zerrougui, a pris part aux côtés de la Directrice générale de l'ONU pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), Irina Bokova, et des autorités congolaises à la réunion de haut niveau sur les biens de la RDC classées au patrimoine mondial.

La RDC est en effet le seul pays d'Afrique à compter sur son sol cinq sites naturels, exceptionnels, figurant sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO: les parcs nationaux de la Garamba, de Kahuzi-Biega, de Salonga et de Virunga, et la Réserve de faune à okapis. Malheureusement, et malgré des progrès notables sur le plan politique ainsi que les efforts du gouvernement et de la communauté internationale pour préserver ce patrimoine, l'état de ces sites reste aujourd'hui extrêmement préoccupant.

Les guerres, la présence de groupes armés, de braconniers, de refugiés et de déplacés internes, sont autant de facteurs, parmi d'autres, ayant eu des effets dévastateurs sur le terrain. Une situation qui a conduit à l'inscription de l'ensemble de ces sites sur la liste du Patrimoine Mondial en péril, depuis 10 ans.

« Si les défis sont énormes, ils n'affectent en rien la détermination du Système des Nations Unies de continuer à soutenir le Gouvernement de la RDC dans ses efforts en la matière » a souligné Mme Zerrougui lors de ces rencontres. Une volonté également affichée par la Directrice générale de l'UNESCO: « La protection, d'abord, et le renouveau écologique de ces sites, ensuite, relèvent de la priorité la plus absolue » selon Irina Bokova.

La MONUSCO contribue à préserver ce patrimoine

Dans le cadre de son mandat, la Mission de l'ONU pour la Stabilisation en RD Congo (MONUSCO) a mené, et mène encore, des opérations militaires contre les groupes armés nationaux et étrangers à l'Est du pays, où quatre des cinq sites naturels sont situés. Des opérations qui « contribuent à améliorer la sécurité dans ces zones et dans les parcs », a fait remarquer la Représentante spéciale adjointe.

Par ailleurs, la MONUSCO assiste le gouvernement dans le cadre du programme STAREC pour restaurer l'autorité de l'Etat à l'Est; ce qui permettra à moyen terme de renforcer les capacités dans le domaine de la protection du patrimoine.

La MONUSCO est aussi fortement impliquée aux côtés du gouvernement dans la lutte contre l'exploitation illégale des ressources naturelles. Il est prévu que cinq centres de négoce soient très prochainement ouverts dans les Kivu. Ils auront pour but d'assainir le secteur minier et de couper les groupes armés d'une source importante de leurs revenus. Ce projet pilote s'alignera alors sur les efforts plus globaux en matière de préservation du patrimoine.

Enfin, grâce à l'appui logistique de la MONUC (à l'époque), des acteurs de la conservation de la nature ont pu, le 27 avril dernier, acheminer quatre bébés gorilles au sanctuaire zoologique de la réserve de Tayna, à Kasugho, dans le territoire de Lubero.

« Le dilemme entre préservation et exploitation (de la nature) prend tout son sens lorsqu'un pays a été ravagé par la guerre, mais des solutions existent. A nous tous de les explorer » a conclu Mme Zerrougui.

Pour sa part, la numéro un de l'UNESCO a formulé le vœu de voir les cinq parcs congolais rapidement quitter la liste des sites du Patrimoine mondial en péril, car a t-elle dit ne pas imaginer « de développement durable en RDC sans les parcs (...) non plus la stabilité sociale et l'unité de ce pays sans la protection des parcs. Ils sont à la fois les symboles et l'âme de la RDC. Les futures générations doivent pouvoir venir longtemps y puiser les ressources morales dont sortira le Congo de demain ».

Avant de poursuivre sa mission à Brazzaville, Mme Bokova, dont c'était la première visite officielle en RDC, a signé un accord entre l'UNESCO et la RDC pour la création du Centre de recherche sur le genre et la consolidation de la paix dans la région des Grands Lacs. Ce centre sera situé à Kinshasa.

Fathya WABERI / MONUSCO

Liens pertinents:

- Déclaration de Kinshasa sur les sites du patrimoine mondial de la RDC. Kinshasa, 14 janvier 2011.

- Communiqué conjoint sur la visite de la Directrice générale de l'UNESCO en RDC. Kinshasa, 13-14 janvier 2011.

- Accord entre la RDC et l'UNESCO portant sur le Centre régional de recherche et de documentation sur les femmes, le genre et la construction de la paix dans la région des Grands Lacs, placé sous l'égide de l'UNESCO (catégorie 2). Kinshasa, 14 janvier 2011.