À Mambasa, la MONUSCO sensibilise sur son retrait progressif

4 juin 2015

À Mambasa, la MONUSCO sensibilise sur son retrait progressif


Le 26 Mai la section de l’information public de la MONUSCO (Mission de l’organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo) a débuté une campagne de sensibilisation à Mambasa sur le retrait de cette mission sous le thème «A quand la fin de MONUSCO?»

Cette campagne vise à informer la population sur la résolution 221. Elle met l’accent en plus des taches de la MONUSCO, sur son retrait progressif de la RDC (République démocratique du Congo) et la nécessité de collaboration entre elle, la population, les autorités administratives, policières et militaires ainsi que les élus et représentants des parties politique. Cette collaboration devra se faire autour d’objectifs communs traduits dans des actions communes liées au mandat de la MONUSCO ; de sorte qu’au moment du départ de la mission le transfert des capacités soit acquises et rassure que la RDC volera de ses propres ailes.

Ainsi, 700 personnes dont des policiers, des agents de la fonction publique locale, les représentants des partis politiques, les représentants des groupes thématiques de la société civile, les étudiants et professeurs ont pris part successivement aux séances d’information du 26 au 29 Mai 2015.

Selon le président de la société civile de Mambasa, qui résume certaines opinions, «les habitants de Mambasa-centre apprécient les efforts de la MONUSCO dans la recherche de la paix et le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans leur territoire.» Cependant poursuit-il, «la mission onusienne doit redoubler ses efforts pour éradiquer les bandes armées qui sèment encore mort et désolation dans la forêt de Mambasa. »

Par ailleurs, de nombreuses préoccupations ont été soulevées, notamment sur la question de savoir «si la MONUSCO a atteint ses objectifs en RDC pour prétendre préparer son retrait.»

Certains qui espéraient que «la mise en œuvre de l’ilot de stabilité à Mambasa viendrait résoudre toutes leurs questions de chômage des jeunes» ont été déçus car la MONUSCO n’est pas une agence de placement, mais plutôt un « outil » pour appuyer le Gouvernement Congolais dans la consolidation de la Paix.

Pour d’autres encore, «la question des Mai Mai dans et autour de la réserve d’Epulu nées de la « mauvaise » gestion de la RFO (Reserve à Faune d’Okapi) sont deux problèmes importants qu’il faudra résoudre avant que la MONUSCO ne parte.»

Toutes ces questions ont reçus leurs réponses le 29 Mai 2015 au cours de la conférence débat organisée à l’occasion en présence du Chef du bureau de la MONUSCO M’hand Ladjouzi et de l’Administrateur du territoire de Mambasa.

«Si cette journée est l’occasion d’honorer la mémoire des vies perdues sous le drapeau des Nations Unies», a déclaré Ladjouzi, «c’est en même temps l’occasion de faire le bilan de l’action des casques bleus durant leur mission en RDC.» Dans le cas particulier de MAMBASA, poursuit-il «la vision de la MONUSCO est de renforcer l’autorité de l’Etat, de répertorier les besoins, les répercuter aux personnes ressources pour une solution ; C’est d’appuyer l’autorité gouvernementale pour la résolution des problèmes du pays en tenant compte des priorités ; C’est d’œuvrer pour renforcer le dialogue démocratique entre la population et l’autorité étatique, et enfin emmener la RDC à se prendre en charge après le départ de la MONUSCO.»

Dans son allocution, l’Administrateur du territoire de MAMBASA a souhaité la bienvenue au chef de Bureau MONUSCO de l’ITURI et sa suite ainsi qu’à l’assistance venue nombreuse pour commémorer cette journée significative. Après avoir salué au nom du Gouvernement qu’il représente, tous les efforts de la MONUSCO pour la quête de la stabilité et de la Paix en RDC.

Pour toutes les questions posées, l’administrateur du territoire a levée l’équivoque en rappelant à ses concitoyens que leur pays «n’est pas sous tutelle, encore moins n’a pas perdu sa souveraineté et qu’il revient aux autorités du pays de résoudre les problèmes liés au chômage et à la pauvreté.»

Le chef de Bureau de la MONUSCO répondant a la question du chômage a dit que «l’interdiction d’exploiter les mines est une manière pour les autorités de préserver le patrimoine qui, est la propriété non pas d’un individu encore moins d’un groupe ou de l’autorité gouvernementale, mais du peuple congolais tout entier. » C’est pourquoi, a t- il ajouté, «le Dialogue National dont feront partie les représentants des sociétés civiles est l’occasion de clarifier ces points cruciaux avant le départ de la MONUSCO.» Pour conclure, le chef de Bureau a rappelé « la mission d’accompagnement de la MONUSCO en RDC qui en tant qu’Etat doit pouvoir prendre elle-même son destin en main. »

C’est dans l’enceinte du bureau de l’Ilot de Stabilité de MAMBASA qu’a pris fin la célébration de la journée des Casques bleus avec des expositions. Des stands ont été dressés par les sections substantives de la MONUSCO, lesquelles ont exposés des brochures et dépliants sur leurs activités et au passage, chacun pouvait s’en procurer sous l’animation de groupes de musiciens locaux.


Laurent Sam OUSSOU