Bukavu, 10 décembre 2013 - L’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme par l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 a été commémorée le 10 décembre de cette année à Bukavu par le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme dans une cérémonie à laquelle ont pris part les officiels de la province du Sud-Kivu et de la MONUSCO ainsi que les défenseurs des droits de l’homme et des étudiants.

Sur le plan international, le Haut-commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) a célébré cette journée sous le thème « 20 ans au travail pour vos droits », pour marquer justement ses vingt années d’existence et de lutte pour la promotion des Droits de l’Homme à travers le monde, sur la base de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui fut adoptée le 10 décembre 1948.

« De nombreux progrès ont été accomplis durant ces vingt années, » a indiqué Mme Navi Pillay, Haut-commissaire aux Droits de l’Homme, citée par Patrick Spinnoy, coordonnateur par intérim du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme à Bukavu. Pour Mme Pillay, même si « les principes fondamentaux pour la protection et la promotion des Droits de l’Homme sont, pour l’essentiel, en place, la volonté politique et les ressources humaines et financières pour réussir font souvent défaut. »

Dans son message de circonstance lu par le chef du Bureau de la MONUSCO du Sud-Kivu, M. Aliou Sene, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon fait savoir qu’« en s’appuyant sur toutes sortes de normes et de mécanismes, le HCDH défend les victimes, presse les États de se montrer à la hauteur de leurs obligations, soutient les experts et organes œuvrant en faveur des droits de l’homme et – grâce à sa présence dans 61 pays – aide les États à mieux faire respecter ces droits. »

En République Démocratique du Congo, cette journée a été commémorée sous le thème spécifique «Assurer la pleine jouissance de l’ensemble des droits de l’homme est la responsabilité de l’Etat mais l’affaire de tous. » Tout en reconnaissant cette responsabilité de l’Etat, M. Marcellin Cishambo, Gouverneur de la province du Sud-Kivu, a noté que « le combat des Droits de l’Homme est un combat permanent, et à aucun moment on ne peut avoir l’impression de l’avoir terminé. » Ce combat, a-t-il ajouté, doit encore se poursuivre par exemple dans le domaine de la liberté de la presse, pour l’abolition effective de la peine de mort, pour l’égalité homme femme etc.

De leur côté, les défenseurs des Droits de l’Homme soutiennent que « la situation des Droits de l’Homme reste toujours très préoccupante au Sud-Kivu malgré certaines améliorations enregistrées en RDC sur le plan de la législation relative aux questions des droits. » Ces préoccupations se justifient. M. Raphaël Wakenge du Réseau des Associations des Droits de l’Homme du Sud-Kivu a relevé, par exemple, la persistance des tueries, viols, tracasseries et autres violations graves des droits des citoyens, surtout dans les zones où sévissent les groupes armés. Il a appelé le Gouvernement congolais à faire davantage pour sécuriser la population du Sud-Kivu.

Lors de la cérémonie du 10 décembre, une minute de silence a été observée en mémoire du plus célèbre militant des Droits de l’homme décédé le 5 décembre 2013: Nelson Rolihlahla Mandela, l’ancien président Sud-Africain.

Alain Likota/MONUSCO